En Côte d’Ivoire comme dans la plupart des pays d’Afrique subsaharienne, le secteur de l’électricité est à la peine. Les besoins croissants de la population en termes de demande d’électricité ne sont pas satisfaits, faute d’infrastructures de production électrique suffisantes et d’investissements publics dans la filière. Les coupures d’électricité sont donc monnaie courante pour de nombreux d’ivoiriens et pèsent de manière significative sur l’activité et le rendement des entreprises locales.
Dans le secteur des télécommunications par exemple, un secteur par essence fortement dépendant de l’approvisionnement en électricité et indispensable au développement des autres secteurs d’activité économique (industries ou services), les délestages récurrents causent des dommages considérables et entravent le bon fonctionnement des structures de télécommunication. Nécessitant l’utilisation de générateurs pour prendre le relais et éviter la détérioration de leurs appareils, les opérateurs voient leurs coûts d’exploitation augmenter régulièrement, freinant ainsi leur développement et leurs capacités d’investissements.
Une situation des plus problématiques, à l’heure où la majorité des états africains tente de convaincre les compagnies internationales d’investir dans le secteur des télécommunications en zones rurales. Comme l’explique, Eugène Juwah, vice-président du Conseil de la communication du Nigéria, autre pays fortement concerné par le déficit énergétique, « le plus grand obstacle au développement des télécommunications et des technologies de l’information est l’insuffisance d’énergie électrique. Seule l’élimination de ce problème pourra permettre de relever le défi de la qualité des services de télécommunication ».
Pour y remédier, les opérateurs eux-mêmes commencent progressivement à s’engager dans la voie du développement durable via le financement de projets d’énergies renouvelables leur offrant une plus grande autonomie énergétique par rapport aux réseaux électriques nationaux. Cela étant, ces technologies coûtent chères et le manque de politiques énergétiques gouvernementales cohérentes en la matière retarde leur développement.
Les experts en énergie reprochent en effet à l’ensemble des gouvernements africains, surtout à ceux de l’Afrique subsaharienne, de ne pas favoriser la libéralisation du secteur énergétique. Une ouverture pour laquelle plaide depuis plusieurs années déjà le New York Forum Africa (NYFA), et qui permettrait de favoriser le développement de l’investissement privé.
En effet, cette plateforme économique d’échanges et de débats organisée par la société Richard Attias & Associés offre chaque année l’occasion pour les entreprises africaines de rencontrer et susciter l’intérêt des investisseurs étrangers. Comme l’explique Richard Attias, Il est aujourd’hui impératif que les entreprises africaines entreprennent, innovent, se développent pour accéder enfin aux capacités d’investissement nécessaires à leur expansion.
Pour rappel, le NYFA est un sommet économique panafricain rassemblant plusieurs dizaines de dirigeants politiques et économiques dans le but d’échanger sur les pistes à suivre pour un développement harmonieux et responsable de l’Afrique. Il se déroulera à Libreville du 28 au 30 août 2015, en marge du 14e Forum AGOA (African Growth and Opportunity Act) organisé pour la 1ère fois en Afrique Centrale.
By: Jérôme Chatillon