(Notre Voie) Le président du groupe Konéco et ex-président de l’Africa sport d’Abidjan, Koné Cheik Oumar a nié, samedi dernier, au cours d’une conférence de presse à l’hôtel Novotel à Abidjan-Plateau, avoir détourné les 4,658 milliards Fcfa d’indemnisation des victimes des déchets toxiques. Toutefois, il avoue avoir reçu des milliards de F.cfa sur ses comptes bancaires. « Il n’y a pas eu détournement de fonds. Si je n’ai pas eu la garde de cet argent, comment je peux le détourner ? On ne m’a jamais donné de l’argent pour cela. Ouvrir un compte dans la même banque pour des transactions financières que ceux qui ont transféré ce fonds, en quoi est-ce du blanchiment d’argent? C’est ça là, une enquête ! Si les policiers de la police économique m’avaient contacté, ils auraient su que j’ai une convention d’assistance judiciaire avec la coordination nationale des victimes des déchets toxiques, la Cndvt-Ci, qui m’autorise à recevoir 10% de l’argent d’indemnisation.
Je n’ai eu qu’une petite partie et ils me doivent encore beaucoup d’argent. Mme Awa N’Diaye est ma conseillère financière et c’est normal ce qu’elle a fait, les Dat et autres. Je préfère garder mon argent dans mon pays », a reconnu Koné Cheick Oumar. Mais il se garde de lever un coin de voile sur les montants perçus sur ses comptes et à fructifier à Access Bank. « Je ne peux pas vous dire ce que j’ai reçu, parce que les gens risquent de tomber sur moi au sortir de cette conférence », poursuit-il. En effet, les différents montants à en croire le rapport financier des experts du ministère de l’Economie et des Finances dépassent 2 milliards de FCfa. Selon le conférencier, les rapports de la police économique et de la cellule nationale de traitement des informations financières(Centif) du ministère de l’Economie et des finances qui l’accablent, ont été faits avec légèreté et précipitation. « La police a fait rapidement son enquête et ce n’est pas le rapport de la police qui condamne quelqu’un.
D’ailleurs, ils ont quelles notions en droit ?(…) Le rapport de la Centif dit seulement la voie à suivre au juge pour faire une enquête », se défend Koné Cheick Oumar qui avoue les transactions financières qui ont eu lieu à Access Bank devenue aujourd’hui Afriland First Bank en dehors des victimes des déchets toxiques. Mais s’il connaît des démêlés judiciaires, Koné Cheick Oumar en veut terriblement à Charles Koffi Hanon, président du réseau national pour la défense des droits des victimes des déchets toxiques de Côte d’Ivoire (Renadvidet-Ci) et principal plaignant dans la procédure. « Charles Koffi est un véritable menteur. Il a été déjà indemnisé par Claude Gohourou dans les bureaux du ministre Adama Bictogo aux Deux-plateaux.
Je n’avance plus à cause de lui. Tu vas dans une banque, on te regarde bizarrement et on te relance. Tu arrives à la maison et ta femme te dit que tu lui caches quelque chose. Moi je suis qui et puis le gouvernement ne fait rien contre moi ? Ce sont des commérages ! », soutient le patron du groupe Koneco. Contenant difficilement sa colère, Koné Cheick Oumar menace Charles Koffi de mort : « Je dis à Charles Koffi et ses victimes, partout où il ira, il me trouvera là-bas. Il m’agresse, me diffame impunément. Il a créé une association pour nuire à mes affaires. Trop, c’est trop ! On va se battre maintenant(…). Ce microbe qui est parmi nous, s’il ne veut pas se resocialiser, ils vont faire de lui ce qu’on fait aux microbes ». Koné Cheick Oumar annonce des tournées de mobilisation de ses partisans, victimes des déchets toxiques dans les différents quartiers d’Abidjan, à partir de samedi et dimanche prochains.
Didier Kéi