Le Caire – Mohamed ElBaradei, désigné dimanche par l’opposition égyptienne pour « négocier » avec le régime du président Hosni Moubarak après six jours de révolte, est allé au-devant des manifestants au Caire en promettant « une ère nouvelle ».
M. Moubarak a riposté en chargeant son nouveau Premier ministre Ahmad Chafic de promouvoir la démocratie en dialoguant avec l’opposition et de rétablir la confiance dans l’économie du pays, dans une déclaration lue dimanche à la télévision. Il a également dit au Premier ministre désigné que le nouveau gouvernement devait « lutter de manière décisive contre toutes les formes de corruption ».
Malgré les nominations annoncées samedi et les violences qui ont fait au moins 125 morts et des milliers de blessés depuis mardi, la mobilisation ne semblait pas faiblir. Le gouvernement égyptien a ordonné à la police de retourner dans les rues du pays, qu’elle avait subitement désertées vendredi. Le couvre-feu en vigueur au Caire, à Suez et Alexandrie a été prolongé d’une heure, de 15H00 (13H00 GMT) à 08H00 (06H00 GMT).
Le président américain Barack Obama a appelé à « transition vers un gouvernement répondant aux aspirations » des Egyptiens. La secrétaire d’Etat Hillary Clinton a toutefois assuré qu’il n’était pas question de suspendre l’aide à l’Egypte, principal allié des Etats-Unis dans le monde arabe.
Le secrétaire à la Défense Robert Gates et le plus haut gradé américain, l’amiral Mike Mullen, se sont entretenus au téléphone avec leurs homologues égyptiens de la crise, selon le Pentagone.
L’ancien président américain Jimmy Carter, un des principaux artisans de l’accord de paix israélo-égyptien, a prédit dimanche que M. Moubarak sera contraint de démissionner car « le peuple l’a décidé », selon une déclaration faite à Plains (Géorgie, sud-est) diffusée par un journal local.