Aux Etats-Unis, cinq manifestants ont été tués lundi soir aux abords d’une manifestation de l’association Black Lives Matters (BLM) au Nord de Minneapolis, selon la police. L’attaque aurait été perpétrée par des suprématistes blancs.
Les coups de feu ont retenti vers 22h45 sur Morgan Avenue, à environ un pâté de maisons du lieu du rassemblement de BLM.
En plus des victimes abattues, de nombreuses personnes ont également été blessées et transportées dans les hôpitaux du Memorial Medical Center et du Hennepin County Medical Center (HCMV), selon la police.
Miski Noor, un contact des médias en relation avec BLM, a déclaré qu’un groupe de suprématistes blancs avait été repéré aux abords de la manifestation, comme cela avait déjà été le cas lors de rassemblements similaires.
Un autre témoin de la scène, Dana Jaehnert, qui était présente sur le site depuis le début de la soirée, a indiqué qu’un des contre-manifestants portait un masque.
Jie Wronski-Riley, autre témoin a raconté aux médias avoir entendu des bruits de pétards pendant qu’une foule en colère tentait d’éloigner le groupe de suprématistes blancs de la manifestation.
«J’étais sûr qu’il s’agissait de pétards ou de feus d’artifices. Je me suis dit ‘ils ne vont quand même pas tirer sur les gens’ ! C’est là que j’ai vu deux jeunes noirs se faire toucher par des balles, l’un au dos et à la jambe, l’autre dans le bras», a-t-il raconté aux médias locaux.
En effet, c’est lorsqu’une douzaine de manifestants ont voulu les chasser de la manifestation que les suprématistes blancs ont ouvert le feu, touchant au moins cinq personnes.
Les assaillants ont pris la fuite. Aucune arrestation n’a été signalée. La police a déclaré via Twitter que trois suspects masculins blancs étaient activement recherchés.
La manifestation était organisée après la mort d’un jeune-homme noir à Minneapolis le 15 novembre dernier. Il a été abattu par la police. Selon des témoins, le jeune-homme était déjà menotté au moment des coups de feu.
Un an et demi après le meurtre par la police d’un adolescent noir Michael Brown à Ferguson (Missouri), les tensions raciales continuent d’être très vives aux Etats-Unis.
Presque sept ans après la première élection de Barack Obama, les manifestations de masse dans le pays ont montré que le racisme est hélas encore bien présent au sein de la société américaine. Quelques semaines avant le meurtre de Michael Brown, Eric Garner, un homme de 43 ans, est décédé après avoir été étouffé par des agents de police.
Par ailleurs, manifester contre la brutalité policière n’est pas chose nouvelle pour les Etats-Unis. Des émeutes meurtrières se sont produites à Los Angeles en 1992 quand des agents de police ont été innocentés après avoir battu un conducteur de taxi noir.
A l’époque, les autorités américaines avaient utilisé l’armée pour réprimer les manifestations, ces événements avaient coûté aux Etats-Unis 53 vies et plus de 1,5 milliard de dollars de dégâts. Cependant, les émeutes n’ont pas donné naissance à un mouvement national.