Les résultats proclamés par la Commission Electorale Indépendante, confirmés par le « certificateur », donnent M. Alassane OUATTARA vainqueur, avec 54,10 % des suffrages exprimés, face à M. Laurent GBAGBO, crédité de 45,90 % des voix. Quant au Conseil constitutionnel, après avoir, comme par hasard, annulé, sans discernement, le scrutin dans sept départements du Centre et du Nord, sur requête du candidat Laurent GBAGBO, il a proclamé celui-ci élu avec 51,45 % des voix contre 48,55 % au candidat Alassane OUATTARA, inversant de son seul chef les résultats fournis par la CEl. La Côte d’Ivoire, déjà meurtrie, les Ivoiriens, déjà épuisés et ruinés par une crise sans fin, se retrouvent en présence «de deux chefs d’Etat « investis» et ayant constitué leur Gouvernement, donnant ce monstre de bicéphalisme qui est à l’origine des affrontements sanglants que connaît depuis le pays. Le Parti Ivoirien des Travailleurs (PIT) ne peut se taire, face à une telle situation qui menace d’un péril certain la Nation tout entière. SUR LES RESULTATS DU SCRUTIN
Tout est parti de là : quels sont les vrais résultats du scrutin et, par conséquent, qui en est le vainqueur ? L’observation et l’analyse des faits, à la lumière des textes régissant l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire, amènent à constater, d’une part, la validité des résultats proclamés par la Commission Electorale Indépendante (CEl) et certifiés par le Représentant spécial du Secrétaire Général de l’ONU et, d’autre part, le caractère irrégulier et surréaliste de la décision du Conseil constitutionnel. La validité des résultats proclamés par la CEl et certifiés par le Représentant spécial du Secrétaire Général de l’ONU.
1- La validité des résultats proclamés par la CEl Il est constant qu’au regard de la Constitution (art. 38) et de l’ordonnance portant ajustements au code électoral (art. 59), la CEl est compétente pour proclamer les résultats provisoires de l’élection présidentielle. Ce point n’est pas contesté. Ce qui, au contraire, fait débat, se rapporte au moment et au lieu où la proclamation des résultats est intervenue. D’abord, la date : le délai dans lequel la CEl doit agir n’apparaît pas avec toute la clarté souhaitable. Toutefois, en interprétant les textes et en ne perdant pas de vue le précédent né du 1er tour de l’élection présidentielle, on doit admettre que la CEl avait à (devait) proclamer les résultats dans un délai de trois jours. La Commission n’a pu agir dans ce délai, ayant, comme chacun a pu le constater à la télévision, été empêchée de le faire par Messieurs DAMANA PICKAS et TOKPA, membres de la CEl pour le compte du camp présidentiel. Au regard du droit et même du simple bon sens, le camp présidentiel est mal-fondé à invoquer la forclusion qu’il a provoquée intentionnellement. Car, nul ne peut se prévaloir de sa propre turpitude (de sa propre faute), pour en tirer un avantage quelconque. Au surplus, existe le précédent né du 1er tour, lequel donne à constater que les résultats ont été proclamés au petit matin du 4ème jour suivant la clôture du scrutin, acceptés de tous, confirmés par le Conseil constitutionnel (qui n’avait guère parlé de forclusion) et certifiés par le Représentant spécial du Secrétaire Général des Nations Unies ; ce précédent autorise à affirmer que les résultats du second tour, donnés également au quatrième jour, doivent être tenus pour réguliers. Ensuite, le lieu : les résultats proclamés, non pas au siège de la CEl, mais plutôt au Golf Hôtel, seraient-ils frappés de nullité ? Pas du tout. Car, ayant l’obligation de proclamer les résultats, et physiquement empêché par les mêmes de le faire au siège de la CEl, le Président de ladite Commission n’avait pas le choix : à l’impossible nul n’est tenu. Enfin, la vraie question, par-delà la diversion tenant à la date et au lieu de la proclamation des résultats, est celle-ci : les résultats proclamés sont-ils, oui ou non, conformes à ceux contenus dans les procès-verbaux collectés et validés par les différents niveaux des Commissions électorales ? La réponse est sans équivoque : il résulte des procès-verbaux dont copie a été adressée à différentes autorités et au Conseil constitutionnel que le candidat Alassane OUATTARA est le vainqueur de l’élection présidentielle. Et c’est parce qu’il en est ainsi que des problèmes ont été artificiellement suscités et entretenus. C’est dire que la Commission Electorale Indépendante (CEl), qui n’a pas pouvoir pour modifier les résultats issus des procès-verbaux mais plutôt l’obligation de Ies proclamer tels quels, après vérification de la régularité formelle des procès-verbaux, a fait son travail régulièrement, proprement, conformément aux exigences de la loi et de la démocratie et que, par suite, les résultats par elle proclamés sont valides. 2- La régularité de la certification La certification est prévue par l’accord de Pretoria de 2005, donc acceptée par les différentes parties engagées dans le processus de sortie de crise. Elle est confirmée et organisée par le Conseil de Sécurité des Nations Unies à travers la résolution 1765 adoptée en juillet 2007. Dans un contexte de suspicion généralisée et de déficit de confiance, la certification, voulue par les parties ivoiriennes, et donc par Laurent GBAGBO, a pour but d’éviter les contestations inutiles, en permettant d’avoir des élections « ouvertes, libres, justes, et transparentes » avec des résultats reconnus et acceptés en toute confiance et sérénité. La mise en œuvre de la certification a été confiée au Représentant spécial du Secrétaire Général de l’Organisation des Nations Unies qui a déjà certifié, entre autres, la liste électorale et les résultats du le 1er tour de l’élection présidentielle, à la satisfaction générale. Et c’est la méthode par lui utilisée au 1er tour qui a servi pour la certification des résultats du second tour. C’est pourquoi, le PIT salue l’objectivité et l’honnêteté du Représentant spécial du Secrétaire Général de l’ONU, et constate la régularité et la sincérité de la certification opérée. Il suit de ce qui précède que le camp Laurent GBAGBO n’est pas fondé à parler d’ingérence ou d’immixtion dans les affaires intérieures de la Côte d’Ivoire. L’ingérence, à la supposer établie, cesse d’en être, dès lors qu’elle est consentie par les autorités ivoiriennes dont la plus haute était Laurent GBAGBO, tout comme nous sommes allés chercher honteusement à Pretoria en 2005 l’autorisation d’user de l’article 48 de la Constitution ivoirienne. C’est donc à la demande expresse des Autorités ivoiriennes que la communauté internationale s’est impliquée financièrement, techniquement et matériellement autant que dans les domaines de l’arbitrage et de la certification. La certification bien que contraignante pour la souveraineté nationale mais voulue et placée à la fin de la procédure, postérieurement à la décision du Conseil Constitutionnel, s’offre comme la décision finale ; ceux qui l’ont voulu doivent s’y plier en toute bonne foi. Pour toutes ces raisons, le PIT ne peut comprendre ni accepter la position et la décision du Conseil constitutionnel et tout le brouhaha suscité par cette certification. B- Le caractère irrégulier et surréaliste de la décision du Conseil constitutionnel Tout d’abord, le PIT se choque de la précipitation avec laquelle le Conseil constitutionnel, qui disposait de sept jours pour dépouiller les 22.000 procès-verbaux et examiner le recours et les moyens invoqués par le candidat Laurent GBAGBO, a rendu sa décision le 3 décembre 2010 à 15 heures 30. On peut douter et on doute que les membres du Conseil constitutionnel aient pu dépouiller tous les procès-verbaux en quelques heures. En effet, tout porte à croire que la décision du Conseil constitutionnel, qui s’étale sur de longues pages, était prête avant même la réception du dossier et qu’il ne s’était agi que d’apporter les adaptations à partir des instructions du candidat Laurent GBAGBO. En deuxième lieu, les violences et les irrégularités sur la base desquelles le Conseil constitutionnel a invalidé globalement le scrutin dans sept départements du Centre et du Nord ne sont pas corroborées par les faits : les préfets affirment, au contraire, que le scrutin s’est déroulé de façon acceptable. Et puis, comment se fait-il que le Conseil constitutionnel, si soucieux de justice, n’ait pas invalidé le scrutin dans les zones de l’Ouest où des troubles sérieux et des assassinats ont eu lieu avant et pendant le scrutin? Voudrait-on susciter de graves divisions de caractère régionaliste avec à la clé des conflits interethniques qu’on n’aurait pas procédé autrement. Enfin, la violation de la loi portant code électoral: son article 64 nouveau, alinéa 1er, tel que résultant de l’ordonnance de 2008 portant ajustements au code électoral, énonce : «Dans le cas où le Conseil constitutionnel constate des irrégularités graves de nature à entacher la sincérité du scrutin et à en affecter le résultat d’ensemble, il prononce l’annulation de l’élection et notifie sa décision à la Commission électorale indépendante qui en informe le Représentant spécial du Secrétaire Général des Nations Unies et le Représentant spécial du Facilitateur à toutes fins utiles. La date du nouveau scrutin est fixée par décret pris en Conseil des Ministres sur proposition de la CEl. Le scrutin a lieu ou au plus tard 45 jours à compter de la date de la décision du C.C » Comment se fait-il alors, que privant le candidat Alassane OUATTARA de plus d’un demi million de voix sur la base d’irrégularités graves (article 64 nouveau du Code électoral en inversant ainsi les résultats, le Conseil constitutionnel n’ait pas cru devoir appliquer la loi en annulant toute l’élection afin qu’on la reprenne conformément à la soi ? En imposant une telle obligation au Conseil constitutionnel, celle d’annuler l’élection en pareil cas, la loi a voulu restituer au peuple souverain son droit de désigner souverainement ses représentants, ici le Président de la République. Le rappeler, c’est souligner qu’il n’appartient pas au Conseil constitutionnel de substituer sa volonté à celle du peuple, seul arbitre en pareille situation. Voilà qui est bien curieux et qui dénote le parti-pris du Conseil constitutionnel qui ne pouvait pas ignorer la loi en la matière ; le Conseil constitutionnel achève ainsi de se discréditer et de se disqualifier. La décision du Conseil constitutionnel est contraire au droit ; elle est tout aussi contraire à la volonté clairement exprimée du peuple de Côte d’Ivoire. Le problème a cessé d’être juridique ; il est devenu un problème essentiellement politique et moral. II- LA VOLONTE DU PEUPLE SOUVERAIN DOIT ETRE RESPECTEE La Côte d’Ivoire s’est proclamée République depuis 1958. La Constitution ivoirienne du 3 novembre 1960 et celle du 1er août 2000 ont repris et reconduit ce principe. Ce qui veut dire que le pouvoir politique appartient au peuple et que, par conséquent, le peuple est la source du pouvoir dans ce régime qui se veut démocratique. Or, le peuple a parlé à travers les urnes ; il a désigné le nouveau président de la République en la personne de M. Alassane OUATTARA qui a remporté de façon claire et nette le scrutin du 28 novembre dernier. Par conséquent, M. Laurent GBAGBO doit, en toute conscience et responsabilité, céder le pouvoir à M. Alassane OUATTARA. L’attitude qu’observe M. GBAGBO constitue, en tous points, une usurpation, voire un coup d’Etat. Elle traduit un mépris souverain à l’égard de la République et du peuple dont la volonté est ainsi bafouée. M. Laurent GBAGBO doit se ressaisir pour que triomphe la volonté du peuple de Côte d’Ivoire pour que cesse cette situation tragique pour le pays et pour les populations, avec l’économie qui s’affaisse, des assassinats çà et là, des enlèvements et disparitions de personnes, des agressions dans des mosquées aux heures de prière. A quoi s’ajoutent des pénuries de toutes sortes, exposant les populations à la mort. C’est le lieu de rappeler aux Forces de défense et de sécurité l’obligation qui leur incombe de protéger les populations dans le respect de la légalité républicaine. La souveraineté de l’Etat (qui, souvent, ici ne sert que d’alibi) et la dignité du peuple commandent que nous sachions régler entre nous nos problèmes pour éviter les ingérences extérieures. Comment ne pas évoquer et condamner, dans ce contexte, la confiscation des médias d’Etat et leur utilisation à des fins de propagande, avec tous les risques de violence et de guerre civile? Comment ne pas condamner la mesure d’interdiction de paraître qui a frappé une partie de la presse privée? Que fait-on des droits et libertés, et notamment de la liberté de la presse, consacrés par notre Constitution? Il est temps que M. GBAGBO qui se proclame de gauche et se dit « enfant des élections », comprenne qu’il doit céder le pouvoir au plus tôt en cessant d’instrumentaliser la jeunesse qui a besoin de se former et de travailler. Quand le peuple a parlé, nous devons, tous et chacun, savoir nous taire, en nous faisant le devoir de sauver la paix et la patrie en danger. Que M. Gbagbo retrouve la raison et le sens de l’honneur et que cesse cette épreuve aussi tragique que ridicule. Nous nous sentons humiliés par le spectacle déplorable que nous offrons au monde. Tout cela doit prendre fin sans délai pour que nous puissions tous nous rassembler pour former un seul bloc autour de la Côte d’Ivoire qui, ainsi libérée et rendue à elle-même, pourra s’attaquer aux problèmes majeurs qui de reconstruction, de normalisation, de démocratisation, de moralisation et de développement, un développement solidaire et partagé. C’est notre intérêt commun, c’est notre devoir commun.
Fait à Abidjan, le 21 décembre 2010
Pour le Comité Central du PIT
Le Président du PIT
Francis WODIE
La rédaction de IvoireDiaspo dit
Francis Wodié a t-il dit le droit?
Ci-dessous le texte du Conseil Constitutionel français qui déclare M. Nicolas Sarkozy président élu en 2007
Vous verrez que des régions ont été annulées comme c’est le cas actuellement en Côte d’Ivoire.
LE CONSEIL CONSTITUTIONNEL,
Vu les articles 6, 7 et 58 de la Constitution ;
Vu l’ordonnance n° 58-1067 du 7 novembre 1958 modifiée portant loi organique sur le Conseil constitutionnel ;
Vu l’article 3 de la loi n° 62-1292 du 6 novembre 1962 modifiée relative à l’élection du Président de la République au suffrage universel ;
Vu la loi organique n° 76-97 du 31 janvier 1976 modifiée relative aux listes électorales consulaires et au vote des Français établis hors de France pour l’élection du Président de la République ;
Vu le décret n° 2001-213 du 8 mars 2001 modifié portant application de la loi du 6 novembre 1962 susvisée ;
Vu le décret n° 2005-1613 du 22 décembre 2005 modifié portant application de la loi organique du 31 janvier 1976 susvisée ;
Vu le décret n° 2007-227 du 21 février 2007 portant convocation des électeurs pour l’élection du Président de la République ;
Vu le code électoral en ses dispositions rendues applicables par les textes susvisés ;
Vu la décision du Conseil constitutionnel du 8 mai 2002 proclamant M. Jacques CHIRAC Président de la République à compter du 17 mai 2002 à 0 heure ;
Vu la déclaration du Conseil constitutionnel du 25 avril 2007 faisant connaître les résultats du premier tour de scrutin de l’élection du Président de la République ;
Vu la décision du Conseil constitutionnel du 26 avril 2007 arrêtant la liste des candidats habilités à se présenter au second tour de l’élection du Président de la République ;
Vu les procès-verbaux établis par les commissions de recensement, ainsi que les procès-verbaux des opérations de vote portant mention des réclamations présentées par des électeurs et les pièces jointes, pour l’ensemble des départements, la Polynésie française, les îles Wallis et Futuna, la Nouvelle-Calédonie, Mayotte et Saint-Pierre-et-Miquelon ;
Vu les résultats consignés dans le procès-verbal établi par la commission électorale instituée par l’article 7 de la loi du 31 janvier 1976 susvisée ainsi que les réclamations présentées par des électeurs et mentionnées dans les procès-verbaux des opérations de vote ;
Vu les réclamations qui ont été adressées au Conseil constitutionnel ;
Vu les rapports des délégués du Conseil constitutionnel ;
Les rapporteurs ayant été entendus ;
Après avoir rejeté comme irrecevables les réclamations parvenues directement au Conseil constitutionnel en méconnaissance du premier alinéa de l’article 30 du décret du 8 mars 2001 susvisé ;
Après avoir statué sur les réclamations mentionnées dans les procès-verbaux des opérations de vote, opéré diverses rectifications d’erreurs matérielles, procédé aux redressements qu’il a jugé nécessaires et aux annulations énoncées ci-après ;
– SUR LES OPÉRATIONS ÉLECTORALES :
1. Considérant que, dans le bureau de vote n° 1 de la commune de Sainte-Rose (La Réunion), dans lequel 674 suffrages ont été exprimés, la présentation d’un titre d’identité n’a pas été exigée des électeurs comme le prescrit l’article R. 60 du code électoral dans les communes de plus de 5 000 habitants ; que cette irrégularité s’est poursuivie en dépit des observations faites par le magistrat délégué du Conseil constitutionnel ; que cette méconnaissance délibérée et persistante de dispositions destinées à assurer la régularité et la sincérité du scrutin doit entraîner l’annulation de l’ensemble des suffrages émis dans ce bureau ;
2. Considérant que, dans le bureau de vote n° 2 de la commune de Poum (Nouvelle-Calédonie), dans lequel 152 suffrages ont été exprimés, la plupart des électeurs n’ont pas signé la liste d’émargement comme le prescrit l’article L. 62-1 du code électoral ; que ce manquement rend impossible le contrôle de la régularité et de la sincérité du scrutin dans ce bureau ; qu’il y a donc lieu d’annuler l’ensemble des suffrages qui y ont été émis ;
– SUR L’ENSEMBLE DES RÉSULTATS DU SCRUTIN :
3. Considérant que les résultats du second tour pour l’élection du Président de la République, auquel il a été procédé les 5 et 6 mai 2007, sont les suivants :
Électeurs inscrits : 44 472 733
Votants : 37 342 004
Suffrages exprimés : 35 773 578
Majorité absolue : 17 886 790
Ont obtenu :
M. Nicolas SARKOZY : 18 983 138
Mme Ségolène ROYAL : 16 790 440
Qu’ainsi, M. Nicolas SARKOZY a recueilli la majorité absolue des suffrages exprimés requise pour être proclamé élu ;
En conséquence,
Proclame
M. Nicolas SARKOZY Président de la République française à compter de la cessation des fonctions de M. Jacques CHIRAC, laquelle, en vertu de l’article 6 de la Constitution, aura lieu, au plus tard, le 16 mai 2007 à 24 heures.
Les résultats de l’élection et la déclaration de la situation patrimoniale de M. Nicolas SARKOZY seront publiés au Journal officiel de la République française.
Délibéré par le Conseil constitutionnel dans ses séances des 7, 8, 9 et 10 mai 2007 où siégeaient : M. Jean-Louis DEBRÉ, Président, MM. Guy CANIVET, Renaud DENOIX de SAINT MARC et Olivier DUTHEILLET de LAMOTHE, Mme Jacqueline de GUILLENCHMIDT, MM. Pierre JOXE et Jean-Louis PEZANT, Mme Dominique SCHNAPPER et M. Pierre STEINMETZ.
Extrait du Journal officiel du 11 mai 2007
Quelle différence y a-t-il entre ce conseil constitutionnel Français et celui de la Côte d’ivoire ?
Merci à ivoireverite@gmail.com pour ce document d’archives
VANGAH dit
Cher ami, Comparaison n’est pas raison! S’agit-il d’appliquer le code électoral français ou ivoirien?
L’article 64 du code électoral ivoirien est clair! En cas d’irrégularités graves de nature à altérer la sincérité des résultats, le Conseil Constitutionnel annule les élections et de nouvelles élections sont organisées dans les 45 jours!
En aucune mesure il n’est autorisé à annuler certains résultats et le faisant à déclarer un candidat vainqueur.
je ne suis pas pro ADO, mais quand la vérité est indiscutable il faut savoir la reconnaître!
C’est seulement ainsi que nous pourrons avancer et contribuer tous au progrés de la démocratie dans notre cher Pays.
Porte toi bien.
Ben dit
1. La rédaction, prenant l’exemple de la France, nous dit que « des régions ont été annulées », et produit pour le prouver une décision du Conseil Constitutionnel français relative aux dernières élections C’est une bonne démarche que de discuter du fond du problème : Gbagbo ne peut être élu sans l’annulation des votes, donc cette annulation est le point clés.
Mais, lisons la décision du CC français.
La France compte 65 millions d’habitants.37 millions ont voté, 35 millions de suffrages exprimés, c’est à dire de bulletins dans les urnes. L’annulation de régions, qu’évoque la rédaction est en fait l’annulation en tout et pour tout de deux bureaux de vote soit 826 votes d’annulés sur je le rappelle 35 millions de suffrages. En outre, Ségolène Royal n’a pas un seul instant contesté sa défaite, sachant que les bureaux de votes annulés pouvaient éventuellement lui être favorables, on ne le sait pas.
En Côte d’Ivoire, c’est environ 10% des votes qui ont été annulés. Comme si en France, au lieu des 826 votes, c’étaient 4 millions de votes qui avaient été annulés.
Ainsi rectifiée dans son interprétation, en quoi l’exemple français sert-il la position de la rédaction ? Ce qui est contesté en CI n’est pas la possibilité pour le Conseil constitutionnel d’annuler des votes. C’est l’annulation de plus de 10% des votes, soit suffisamment pour changer le sens de l’élection.
2. Cela étant, je ne sais pas pourquoi, sans cesse, certains africains s’inspirent de l’exemple français, au besoin en le déformant comme ici, pour justifier leurs turpitudes. Tout n’est pas exemplaire en France, et ce n’est pas parce qu’il se passe quelque chose en France, qu’il faut faire la même chose en Afrique.
3. Je ne sais pas qui des partisans de Gbagbo ou de Ouattara, à raison. Ce que je sais, est que la CI, est la risée de la Communauté Internationale. Non pas des gouvernements, mais des peuples. Vous passez, quel que soit le camp auquel vous appartenez, pour de bons nègres, incapables d’accéder à la démocratie et juste bons pour les champs de canne. Ce sont tous les africains, voire tous les noirs qui en payent le prix où qu’ils soient dans le monde évidemment, mais cela vous importe peu. Pour que cela vous importe, il vous faudrait une conscience.
4. Maintenant c’est l’africain qui s’exprime. Et qui je crois est représentatif d’un assez grand nombre d’africains, diplômés, disposant d’un patrimoine, gagnant très bien leur vie à l’Occident et qui pourraient, en investissant en Afrique ou en rentrant, servir le continent. Tant que des gens ayant un tel comportement (contester une élection), je ne retournerai JAMAIS en Afrique, continent qui peut crever, je m’en fous.
La rédaction de IvoireDiaspo dit
Cher ami Vangah,
Vous avez raison quand vous dites que ce n’est pas le droit français que nous voulons dire en la matière mais plutôt le droit ivoirien. Seulement, c’est une vérité établie que le droit ivoirien est calqué sur celui de la France. Ce faisant, le droit français continue de nous éclairer dans plusieurs cas de jurisprudence. Mis à part, cette réalité indéniable, j’ai versé l’élément du journal officiel français pour montrer que le Cc a aussi le pouvoir au vu des plaintes, rapports et preuves de tous d’annuler des bureaux de vote. Le Cc n’est pas tenu d’appliquer seulement l’article 64. Justement, s’il est constitué, c’est pour juger et déclarer un candidat vainqueur ou appliquer entre autres l’article 64 qui énonce la possibilité de faire voter à nouveau.
Concernant, le texte du Prof. Wodié, je pense qu’il est passé carrément à côté. Vu sa position d’éminent juriste, il aurait dû dire le droit. Mais il a réitéreé ce qu’il reproche à Yao N’dré en produisant un texte plus partisan qu’objectif. Pour les lecteurs, il est nécessaire de savoir que M. Wodié avait appelé ses partisans à voter pour Ouattara au second tour. Apparemment, il n’a pas deposé la casquette de supporter de Ouattara avant d’écrire sa déclaration.
Une fois de plus bien à vous, cher ami Vangah
dabakala dit
Salut BEN
primo : Les zones qui ont été annulées relèvent tout simplement de l’envergure de la fraude et des irrégularités constatées lors de ce scrutin, je dirais plutôt parodie de scrutin.
Dans une société bien organisée, il peut arriver que les annulations soient mineures, mais elles restent toujours fondées. En Côte d’ivoire, les rebelles n’ont pas désarmé, et motivés par cette arrogance que l’on rencontre seulement dans les endroits sans loi ni foi, il était prévisible que des irrégularités surviennent. Pour ceux qui tiennent au droit et qui respectent les lois, un recours en annulation était tout simplement de rigueur, bref, n’ importe quel candidat aurait pu gagner ce scrutin contre le RHDP dans les zones nord, tant les exactions étaient prévisibles, il suffisait juste de suivre les règles démocratiques du scrutin, qui inclut les recours etc.
secundo : votre réflexion sur l’Afrique.
Avec un peu de recherche et d’intelligence, vous comprendrez le rôle que jouent les grandes puissances occidentales dans cette mascarade. Je vais sur la base que vous êtes encore ignorant de tout et que votre énergie vous servira surement plus tard pour vous affranchir de vos propos.
La guerre que subit actuellement la CI est une guerre d’intérêt. La FRANCE, les USA et la pseudo communauté internationale a besoin de la CI et de ses richesses. Ces pays ont investit depuis longtemps en numéraires, en moyens logistiques etc pour placer à la tête de ce pays un homme qu’ils pourront contrôler.
Oui, nous sommes la risée de la communauté internationale, je le reconnais sur un seul point, nous n’avons pas l’intelligence nécessaire pour comprendre dans quel engrenage nous nous trouvons. Le complexe que nous avons par rapport au occidentaux ne nous aide pas beaucoup. Nous en arrivons à nous déchirer entre nous pour des intérêts inférieurs et nul n’est capable de voir au delà de son espérance de vie en terme de temps.
Ces pays occidentaux font des calculs sur 100 voire 200 ans en tenant compte de notre niveau de compréhension. Il y a 50 ans, ce qui se passe en CI n’aurait été qu’un fait divers et nous n’aurions pas réagi, tellement le niveau intellectuel moyen était bas.
Aujourd’hui, nous sommes a même de comprendre ce qui se passe mais nous sommes toujours guidés pour certains par nos intérêts propres, ce qui empêche un front de pensée commun et suffisamment solide pour résister aux attaques postcoloniales. Je vous fais remarquer que lors du scrutin, ce sont des Ivoiriens qui ont voté (je veux le croire avec toute cette fraude avérée) de part et d’autre pour leur candidats respectifs. Maintenant nous savons de façon précise qui se trouve derrière chacun.
Tous les actes de la pseudo communauté internationale sont dictés essentiellement par des intérêts. Que nous soyons en paix ou dans la guerre la plus fratricide qu’il soit, cela ne joue aucun rôle pour eux, car cela nous met en retard et nous distrait de l’essentiel qui est au final l’exploitation de nos ressources et l’avilissement de l’homme noir.
Et si la communauté Internationale rit de nous, c’est tout simplement parce que nous ne comprenons toujours rien, nous nous détestons et nous faisons la guerre, nous pensons à nos ventre et ne voyons pas l’essentiel, nous sommes les plus riches du monde et nous n’en avons aucune idée. Les idéaux démocratiques sur lesquels nous devons nous baser sont encore à définir. Tout ce que je peux dire, les démocraties occidentales n’ont aucune valeur à mes yeux, tant qu’elles cesseront d’exister aussitôt qu’elles sortent de leur frontières, et qu’elles annihilerons des valeurs fondamentales comme la loi, le droit, la paix, l’éthique etc.
(sur ce point, la note de mauvais gout prononcé du CPI qui se signale seulement aujourd’hui, après tout ce que les rebelles ont fait depuis l’avènement de cette crise…Bref, comme diraient certaines personne, il faut bien choisir un camp)
tertio :
L’objectif est atteint !
Tu te décides à rester à l’étranger. Tu es diplômé, tu disposes d’un patrimoine et tu gagnes très bien ta vie en Occident et tu aimerais revenir investir en Afrique.
Super ! Ceci est une vue d’esprit qui se cantonne sur un image figée de ta personne sur les années de vie qu’il te reste.
Moi même j’ai fait l’Europe. Je t’oriente vers deux point essentiels :
1 Visite les Hospices et les maisons de retraite européennes et compte le nombre d’africains qui s’y trouvent ! La majorité finit d’un façon ou d’une autre par revenir vers les racines. Le terme « société » n’est pas un mot élastique. Soit on y appartient, soit on y appartient pas et seul toi peut décider de cette appartenance. Si tu sens que tu fais partie de cette société choisie, alors tu n’en aurais même pas parlé. Ce serait naturel
(un français ne dit pas à qui veut l’entendre qu’il est français, à partir du moment ou il se sent français, le besoin de le proclamer est irrelevant)
Espères tu nous punir en nous communiquant ton avis sur ton pays et en prenant une position qui ne fera que repousser cette issue fatale qui est le retour vers tes racines africaines ?
2 Les diplômes acquis et autres patrimoines et puissance d’investissement, c’est bien, c’est même très bien. Je suppose que tes diplômes, tu les a eu la ou tu es, ton patrimoine aussi. Reconnais avec moi que c’est le pays qui te reçois qui t’a permis d’accéder à tout ceci. Oui, un pays puissant est avant tout un pays stable, qui offre des perspectives etc.
Certains pays africains ont commis le crime le plus sauvage qui soit, c’est celui d’aspirer à vouloir recréer les mêmes conditions de vie que le pays ou tu te trouves cad, permettre aux ivoiriens (dans le cas d’espèce) de pouvoir obtenir de bons diplômes, d’acquérir un patrimoine et d’investir dans leur pays. Est ce dans l’intérêt de certaines puissance que de laisser ces pays assurer la stabilité qui parait pourtant naturelle chez elles (toute chose dont tu te délectes et que ton pays aurait pu t’offrir si on le laissait…)
A ce niveau de réflexion, je pars du principe suivant, deux choses l’une, ou tu comprends ce que je veux dire et il est possible pour toi de revoir ta position ou du moins de la relativiser, ou alors tu ne me comprends pas et le jour ou tu comprendras ‘(je suis optimiste) tu pourras calculer le temps qui nous avons perdu pour nous même et pour notre pays
(quand Lumumba se battait, très peu de gens comprenaient la porté du combat qu’il menait, 50 ans plus tard, certains ne comprennent toujours pas ce qui se passe et se retrouvent dans des châteaux en Europe au lieu de contribuer à construire les leurs chez eux)
merci
Jennifer dit
Mon cher ami,
Je ne suis pas juriste mais j’avais cru comprendre qu’on ne parle de jurisprudence que quand il existe un vide juridique sur un fait ou quand il existe un précedent sur un cas similaire qui a été jugé. Dans le cas d’espèce, l’article 64 de la loi organique est très clair et doit être aplliqué.
Tout le monde est d’accord à dire qu’il y a eu des irrégularités au Nord et à l’Ouest, tout comme il y en a eu au Sud, au centre et à l’Est, même à Abidjan les gens ont été empêchés de voter à Blockauss. Alors c’est peu de dire qu’il y en a eu. Mais la loi est claire et sans équivoque. Pour ces cas, un nouveau vote devait être fait car malheureusement ce n’est pas la cour constitutionnelle qui designe le Président mais le peuple qui vote. Alors si vraiment on veut parler de démocratie, si vraiment on doute que ADO a gagné au Nord, on aurait dû reorganiser de nouvelles élections dans les zones litigieuses.
dabakala dit
ma très chère ami
Le conseil constitutionnel a le droit de s’autosaisir dans certains cas flagrants d’irrégularité. bien qu’il soit au rang de juridiction, il se doit avant tout d’agir sur des bases légales reconnues sous la forme de recours enregistrés et déposés auprès de lui.
Je reconnais que plusieurs cas d’irrégularités se sont aussi présentés au sud dans les régions que vous avez citées, mais la loi demande, dans le cas d’une plainte de constituer un dossiers avec les preuves, les faire parvenir au conseil constitutionnel par voie d’huissier afin d’avoir la possibilité de les juger recevables par le conseil constitutionnel. Est ce que les plaintes sont fondées ou pas n’est pas important à ce niveau, ce qui est important, c’est de suivre le chemin de la loi pour que les demandes soient au moins recevables.
le président Bedié au premier tour a demandé le nouveau décompte des voies et l’analyse de certaines régions, ce qui est légitime, mais la loi demande de faire appel dans un temps donné et auprès de la juridiction concernée à savoir le conseil constitutionnel. Ses appels ont été jugés non recevables car parvenus trop tard : Nul n’est sensé ignorer la loi (pour votre gouverne !)
La décision du nouveau vote dans le nord est laissée à la seule appréciation du conseil constitutionnel et d’ailleurs cette décision ne souffre d’aucune contestation ou appel. Le conseil constitutionnel est constitué de juriste compétent qui basent leur travail sur la constitution dans son entièreté, ce corps a un mode de fonctionnement optimisé et il n’existe pas de décision prise par le conseil constitutionnel qui ne repose sur des avis partisans ou d’autre nature. Quand on statue sur le droit, on ne peut interpréter une action donnée de diverse manières, si vous vous étiez rapproché de ce corps, alors vous auriez pu comprendre dans les détails les raisons des décisions du conseil. (annulation ou revote dans le nord).
De façon globale, je conçois que chacun milite pour sa chapelle et que les arguments fusent de toute part et dans tous les sens, mais je crois dans mon fort intérieur qu’il existe des règles qui régissent toutes les activités dans le cadre d’une nation, la constitution est l’une de ces règles.
Même si j’avais été RDR, je crois que j’aurais reconnu que les militants et FN dans certains cas ont exagérés au point de ne plus respecter les lois fondamentales, donnant ainsi le prétexte à leur adversaire pour détruire leurs actions. On a beau être arrogant, supérieur ou tout simplement sûr de soi et de sa victoire, les actions que l’on pose doivent être de deux natures :
1 on fait ce que l’on veut dans le cadre de la loi afin de ne pas donner d’argument au adversaires
2 on triche, on fraude comme on peut en se disant que si la fraude est découverte, alors on devra assumer car la loi est contre nous.
Les deux cas de figure se sont présentés et les conséquences ont été désastreuses pour le RDR. Nous sommes même arrivés au point ou l’on se demande si le RDR (RHDP) avait participé au vote de façon réglementaire, sans exactions, sans intimidation, sans bourrage d’urnes etc, est-ce qu’il aurait gagner à la régulière ???
Si oui, alors c’est une grande bêtise qui a été faite de la part des militants RDR. Ils ne peuvent s’en prendre qu’à eux même.
Sont-ils victimes d’une machination ? Si oui, alors ce sont encore les même militants qui ont fourni les arguments de la machination contre eux à travers leurs actes ! Dommage
Je reviens sur ce que je disais, nul n’est sensé ignorer la loi !!!
Merci