La ville de Gagnoa vit dans la peur depuis mardi 29 mars 2011 à 2h du matin. Selon notre correspondant sur place, les combats entre les Forces de défense et de sécurité (FDS), restées fidèles au président Laurent Gbagbo, installé par le Conseil constitutionnel, et les Forces nouvelles (FN), ont créé la psychose au sein de la population hier, amenant les habitants à se terrer dans leurs maisons. Ainsi, les activités économiques ont brutalement cessé quand des affrontements ont éclaté non loin de la ville. C’était la débandade à Gagnoa hier mardi. Les populations sont rentrées chez elles, laissant le champ libre aux militaires qui sillonnaient la ville dans des véhicules de guerre. L’on pouvait sentir sur leurs visages la rage de vaincre et de libérer la région. Dans l’après-midi, la sérénité était revenue à Gagnoa et les jeunes patriotes, proches du président Gbagbo, avaient dressé des barricades dans les quartiers, filtrant toutes les entrées et les sorties, dans le but de sécuriser leurs maisons. A Bariho, un village situé à l’entrée de la ville, les populations ont été tirées de leur sommeil par le bruit assourdissant provoqué par le passage d’un convoi d’engins militaires dans la ville autour de 2h du matin, convoi en provenance de Daloa et de Duékoué. Le Conseil de sécurité de Bariho, dès l’aube, s’est réuni pour arrêter des stratégies de sécurisation dudit village et a salué la détermination des jeunes patriotes, des FDS et des autorités administratives dont le préfet de région de Daloa, présent dans le convoi militaire. Par ailleurs, la plate-forme des hommes religieux, créée à l’occasion des récents affrontements interethniques dans la ville, est montée au créneau pour appeler les populations au pardon et à la tolérance face à la détérioration de la situation de crise. Jusqu’à ce que nous mettions sous presse, Gagnoa était toujours sous le contrôle des FDS.
Hervé KPODION avec Venance KOKORA
L’Inter