Plus de 3000 personnes ont trouvé la mort en 2014 en tentant de rejoindre les côtes européennes. C’est quatre fois plus qu’en 2013
L’année 2014 s’est achevée tristement sur un énième drame de l’immigration au large de l’Italie. En effet, après le cargo abandonné transportant 850 émigrants, qui ont pu débarquer dans un port de Sicile, voila environ deux semaines, c’est au tour du Blue Sky M, battant pavillon moldave est ramené à Gallipoli, après avoir dérivé pendant des jours dans l’Adriatique, abandonné par son équipage. A bord, environ 800 migrants, dont 35 enfants, des Syriens fuyant la guerre, sans nourriture, sans eau potable, ni couvertures. Une tragédie en mer Méditerranée évitée de justesse!
Un mode opératoire qui tend visiblement à se répandre. De gros cargos pouvant transporter plusieurs centaines de personnes déboursant des milliers d’euros pour monter à bord et un équipage qui disparaît subitement en pleine mer. Selon l’Office international des Migrations, les trafiquants affrètent désormais de gros cargos pour maximiser leurs bénéfices. Cette traite d’êtres humains est extrêmement rentable pour le crime organisé, sept milliards de dollars par an, c’est ce que rapporterait le trafic de migrants de l’Afrique vers l’Europe et de l’Amérique du Sud vers l’Amérique du Nord, selon une récente estimation des Nations unies.
Depuis 15 ans, 23 000 victimes ont péri en mer :
Des drames humains et des commanditaires qui échappent systématiquement aux poursuites. Comme l’armateur du chalutier qui sombrait à l’automne 2013 à Lampedusa. 366 morts. Une catastrophe qui poussera l’Italie à lancer “Mare Nostrum” en octobre 2013, jugeant qu’il était “intolérable que la Méditerranée soit une mer de morts”. Une opération de sauvetage essentiellement financée par Rome.
En un an, elle a permis de sauver 150 000 vies. Mais elle a couté 114 millions d’euros au pays. Trop pour un seul pays. En novembre dernier, la mission est abandonnée et Triton est créée, coordonnée par Frontex. 21 navires, 4 avions, 1 hélicoptère et 65 officiers fournis par différents États-membres opèrent désormais pour un budget de 3 millions d’euros par mois.
Mais Triton n’est pas une mission de sauvetage. Le but est de mieux surveiller les frontières plus proches de l’Italie, pas les eaux territoriales. La Méditerranée n’est pas la seule route de l’immigration, mais c’est la plus empruntée. En 2014, 167 000 migrants sont arrivés en Italie par cette mer. Plus de la moitié étaient Syriens ou Erythréens. Pour prévenir de tels événements et protéger la vie des migrants, la lutte contre les trafiquants sera une des priorités de l’Union européenne en 2015.
Pour info :
Fin octobre, l’Italie a officiellement mis fin à son opération de sauvetage « Mare Nostrum » et passé le relais à l’Europe, même si elle a encore secouru plus de 8 000 clandestins en novembre. Mais l’opération européenne, gérée par Frontex, est limitée à la surveillance des frontières extérieures de l’UE, non au sauvetage. Le HCR critique cette politique basée sur le non-respect de l’asile.
Source : http://www.allboatsavenue.com/drame-de-limmigration-en-mediterranee-une-crise-humanitaire-sans-precedent/