Dans un article publié sur le site du Nouvelle Observateur, Jean-Yves Ollivier, homme d’affaires français et spécialiste des questions diplomatiques s’évertue à éclairer le lecteur sur les véritables enjeux d’une politique française internationale interventionniste. Les conflits au Mali ou en Centrafrique en sont l’exemple le plus criant. En se posant comme le sauveur, le gouvernement français ne fait pas toujours preuve d’honnêteté dans les raisons qui le pousse à agir.
Car si la France, comme toute puissance occidentale, ressent souvent le besoin d’intervenir, elle doit avant tout satisfaire son opinion publique, qu’elle entretient selon Jean-Yves Ollivier dans un flou diplomatique.
Pourquoi la France est-elle alors intervenue au Mali ? Pour combattre le terrorisme vous diront certains, mais dans ce cas, a-t-elle réussi ? S’il est vrai que l’intervention française a en effet permis au pays de sortir d’un conflit de plus en plus sanglant, « les têtes de l’hydre djihadiste repoussent » sans cesse selon M. Ollivier et le gouvernement n’aura en rien changé le cours de l’histoire, comme la diplomatie se plait à l’insinuer.
La même question s’est posée en Centrafrique où l’Etat français est intervenu pour soi-disant aider le peuple centrafricain et stopper une « spirale suicidaire ». Une hypocrisie pour Jean-Yves Olliver qui considère dans ce cas que la France n’avait ni la volonté ni les moyens de sauver la RCA. Elle aura d’ailleurs laissé cette tâche aux soins des casques bleus bangladeshis ou pakistanais qui n’arrangeront rien à l’affaire. Cette intervention reste donc des plus mystérieuses alors qu’il parait évident que la France n’avait non plus aucun intérêt économique caché à s’engager sur ce terrain.
Autre exemple de manipulation diplomatique, la crise Ukrainienne ou la défaite de l’occident contre l’ogre russe. Un point de vue des plus controversés et qui oublie sans nul doute qui est le vrai perdant de ce conflit. Jean-Yves Ollivier rappelle ici que les occidentaux à coup de financements américains ont soutenu durant plus de 20 ans les forces démocratiques ukrainienne les encourageant ainsi à se défaire du giron russe. Un pari réussi malgré le sursaut de fierté de Vladimir Poutine et l’annexion de la Crimée. Grande perdante bien sûr, la Russie voit désormais s’éloigner vers l’ouest le deuxième pays le plus vaste du continent et pourrait bien être confrontée dans l’avenir à de nouvelle révolte intérieure inspirée de cette affaire.
La réalité est donc parfois quelques peu différente de celle que les diplomates veulent bien laisser entendre et mieux vaut donc se méfier des discours diplomatiques « empreints d’émotions » et qui dans une volonté de satisfaire le plus grand nombre omettront bien souvent d’évoquer l’essentiel.
« Le débat sur notre politique étrangère gagnerait en qualité si les hommes politiques et les experts cherchaient à nous guider et à nous éclairer, quitte parfois à nous contrarier », en conclut Jean-yves Ollivier.
By: M.Mobo