Les Centrafricains sont très touchés par la volonté du pape François de passer une nuit à Bangui fin novembre, « ce qui pour les Africains crée un lien », et ils espèrent « qu’avec cette visite, puisse venir la paix », a affirmé vendredi un prêtre centrafricain à Rome.
« Jean Paul II avait passé quelques heures le 14 août 1985. Le pape François reste une nuit à Bangui. Pour les Africains, le fait qu’il reste dormir chez nous a une grande signification, nous sommes plus unis à lui, cela crée un lien », a relevé le père Paterne Koyassambia-Kozando, du diocèse de Bangui, lors d’une conférence de presse organisé par l’Université de la Sainte-Croix (Opus Dei).
Le pape argentin doit se rendre dans un camp de réfugiés, à la mosquée centrale de Koudoukou, avant de célébrer une messe dans le stade Barthelemy Boganda, les 29 et 30 novembre, bien que la capitale ne soit pas sortie d’un sanglant conflit entre groupes armés opposant essentiellement musulmans d’un côté à chrétiens de l’autre.
Ces étapes sont risquées, notamment à la mosquée, et les forces de sécurité de l’ONU et françaises seront sur le qui-vive.
Lors de la préparation de ce séjour demeuré jusqu’au bout incertain, il avait été question d’un séjour de quelques heures seulement du pape en Centrafrique, mais celui-ci aurait accédé à la demande de l’épiscopat centrafricain de passer la nuit sur place.
« La population de Bangui est facilement superstitieuse et espère qu’avec la visite du pape viendra le paix », a affirmé le père Koyassambia-Kozando.
« De même, les gens se disent: si le pape réussit à aller dans le quartier de la mosquée et en ressort, je pourrais moi aussi y aller et en sortir », a remarqué le prêtre centrafricain.
45% de la population de Bangui est catholique.
Le prêtre a salué le travail de la plateforme animée par un archevêque, un imam et un pasteur protestant pour apprendre aux différentes communautés l’accueil mutuel. Mais il a souligné que le citadin de base réclame la sécurité car il est aujourd’hui à la merci de représailles dès qu’il y a un mort dans l’un ou l’autre camp.
Angop