Tunis – Le ministre tunisien du tourisme, Jamel Gamra, a indiqué samedi que son pays table à terme sur sept millions de visiteurs par an, affirmant que le développement du tourisme est un choix économique « irréversible ».
« Notre objectif à court terme est de réussir la saison estivale après un début d’année fort difficile, notre plan stratégique à plus long terme est d’atteindre sept millions de visiteurs par an », a-t-il déclaré devant l’Assemblée nationale constituante (ANC).
« L’urgence est actuellement de réussir la saison estivale et de faire retrouver au secteur son rythme d’avant » la révolution, a ajouté le ministre, alors que la Tunisie est boudée par les Français, ses clients traditionnels, deux ans et demi après la révolution de janvier 2011.
« A plus long terme, une stratégie impliquant quatre secteurs a été mise en oeuvre pour promouvoir le secteur touristique en agissant sur l’environnement, la sécurité, la qualité des services et la commercialisation », a poursuivi le ministre. L’office tunisien du tourisme a lancé en mai une campagne de promotion pour sauver une saison entamée sous le signe de l’insécurité avec l’assassinat de l’opposant anti-islamiste Chokri Belaïd, le 6 février.
De janvier à fin mai 2013, le nombre de visiteurs a marqué une hausse mineure (+0,5) par rapport à la même période de l’an dernier alors que les recettes en devises ont chuté de 1,2%, selon le dernier bilan officiel. Au premier trimestre, la baisse de fréquentation a concerné particulièrement les Français (-17%), alors que les touristes allemands et britanniques ont semblé renouer avec la Tunisie.
Secteur clé de l’économie (7% du PIB), le tourisme a été mis à mal par la révolution de 2011 avant de connaitre un début de reprise en 2012, mais sans atteindre son niveau d’activité d’avant le soulèvement qui a renversé le régime de Ben Ali.
La Tunisie continue d’être confrontée à des confits sociaux et à l’émergence de maquis extrémistes liés à Al-Qaïda dans ses régions ouest, limitrophes de l’Algérie.