MAIDUGURI (Nigeria) – L’armée nigériane a annoncé jeudi la mort d’Abubakar Adam Kambar, classé par les Etats-Unis comme un « terroriste à l’échelle mondiale », pendant une attaque l’an dernier, ce qui n’a pas été confirmé par les autorités américaines.
Selon le lieutenant colonel Mohammed Suleiman, Kambar, présenté comme ayant des liens avec Al-Qaida au Mahgreb islamique (AQMI) et avec le groupe islamiste nigérian Boko Haram, a été tué le 18 mars 2012. Il avait été ajouté à la liste américaine des « terroristes à l’échelle mondiale » en juin dernier, avec deux autres islamistes nigérians, Abubakar Shekau, le chef de Boko Haram, et Khalid Al-Barnawi.
Le général Chris Olukolade, porte-parole des armées, a expliqué ce décalage de date par une mauvaise circulation de l’information, sans souhaiter entrer dans les détails. Un autre porte-parole militaire nigérian, le lieutenant colonel Sagir Musa, confirmé à son tour la mort de Kambar sans expliquer non plus pourquoi les Etats-Unis l’auraient mis sur la liste des « terroristes » après sa mort.
« Nous étions à sa poursuite. Il ne s’est pas laissé arrêter, alors nous l’avons abattu », a précisé M. Suleiman à l’AFP à la suite d’une conférence de presse à Maiduguri, capitale de l’Etat de Borno (nord-est), où il venait de parler de la mort de Kambar. L’ambassade des Etats-Unis au Nigeria n’était pas disponible dans l’immédiat pour commenter ces déclarations de l’armée.
Pendant la conférence de presse, M. Suleiman a qualifié Kambar de « lien principal avec Al-Qaida et Al-Shebab », le groupe islamiste somalien. Des sources sécuritaires avaient décrit Kambar, avant sa mort, comme étant un trentenaire originaire de l’Etat de Borno.
Kambar, qui semble avoir vraisemblablement fait partie de Boko Haram au moment de l’insurrection de 2009 à Maiduguri, aurait quitté le pays quand l’armée avait riposté par une grande offensive qui avait fait plus de 800 morts en moins d’une semaine. Il serait revenu au Nigeria par la suite. Des membres de Boko Haram ont reçu un entrainement d’AQMI dans le nord du Mali, le groupe nigérian est soupçonné d’avoir tissé des liens avec d’autres islamistes en Afrique.