L’ONU a appelé les gouvernements africains à trouver de nouvelles sources de revenus pour financer divers projets de développement au lieu de compter sur les dettes extérieures.
Un rapport publié en marge de la conférence de la CNUCED à Nairobi appelle les gouvernements africains à prendre des mesures et à empêcher la croissance rapide de la dette afin que cela ne devienne une crise comme observé au cours des trois dernières décennies.
« Entre 2006 et 2009, le pays africain moyen a vu son stock de la dette extérieure croître de 7,8% par an, un chiffre qui a grimpé à 10% par an dans les années 2011-2013 pour atteindre 443 milliards de dollars ou 22% du revenu national brut en 2013 », a indiqué le rapport.
Le rapport de la CNUCED de cette année, intitulé le « Développement économique en Afrique 2016 », estime que les ratios de la dette extérieure du continent semblent gérables, mais prévient que la dette semble insoutenable dans certains pays.
Le document affirme que les gouvernements devraient envisager des envois de fonds, des partenariats public-privé, et une répression sur les flux financiers illicites, comme sources de revenus pour financer le développement.
Le Secrétaire général de la CNUCED Mukhisa Kituyi a fait savoir que la majorité des pays africains ont commencé à éviter une dépendance de l’aide publique au développement, en cherchant à atteindre les objectifs de développement durable avec des sources de financement nouvelles et innovantes.
« L’emprunt peut être une partie importante de l’amélioration de la vie des citoyens africains. Mais il faut trouver un équilibre entre le présent et l’avenir, parce que la dette est dangereuse lorsqu’elle est insoutenable », a souligné M. Kituyi.
Le rapport fait valoir que les pays africains devraient chercher des sources complémentaires de revenus, y compris les envois de fonds, qui ont connu une croissance rapide, atteignant 63,8 milliards de dollars à l’Afrique en 2014.
Le rapport explique comment les envois de fonds et les épargnes de la diaspora peuvent contribuer aux finances publiques et au développement.
Selon le rapport, au moins 600 milliards de dollars seront nécessaires chaque année pour répondre aux objectifs de développement durable en Afrique.
Ce montant, affirme le rapport, équivaut à environ un tiers du revenu national brut des pays. L’aide publique officielle au développement et la dette extérieure sont peu susceptibles de couvrir ces besoins, a constaté le rapport.
Le rapport indique que l’Afrique en partenariat avec la communauté internationale doit également lutter contre les flux financiers illicites, qui peuvent monter jusqu’à 50 milliards de dollars par an.
« Entre 1970 et 2008, l’Afrique a perdu environ 854 milliards de dollars en flux financiers illicites, à peu près l’équivalent de toute l’aide publique au développement reçue par le continent en ce moment-là », précise le rapport.
Le rapport appelle les gouvernements à faire preuve de vigilance des risques d’emprunt alors que les partenariats public-privé ont également commencé à jouer un rôle plus important dans le financement du développement.
« En Afrique, les partenariats public-privé sont utilisés notamment pour financer les infrastructures. Sur les 52 pays examinés au cours de la période 1990-2014, le Nigeria est en tête de liste avec 37,9 milliards de dollars d’investissements, suivi du Maroc et de l’Afrique du Sud », affirme le rapport.
Le rapport constate que plusieurs pays africains dont le Kenya, le Ghana, le Nigeria, la Tanzanie et la Zambie ont aussi beaucoup emprunté sur les marchés intérieurs.
« Dans certains pays, la dette intérieure a augmenté, passant de 11% en moyenne du PIB en 1995 à environ 19% à la fin de 2013 », a noté le rapport.
Xinhua