Addis Abeba – Une trentaine de chefs d’Etat africains tentent dimanche de mettre un terme à l’enlisement de la crise ivoirienne, au premier jour d’un sommet à Addis Abeba rattrapé par la révolution tunisienne et les manifestations meurtrières en Egypte.
« Les concepts de démocratie, des droits de l’homme, de bonne gouvernance, ne sont pas des nouveaux thèmes pour l’Afrique, mais il convient plutôt de les adapter à la culture africaine (…) », a déclaré à la tribune celui qui dirige d’une main de fer, depuis 1979, ce petit pays d’Afrique centrale aux importantes réserves pétrolières.
Le sommet, prévu jusque lundi, devrait entériner les décisions prises vendredi et samedi sur la Côte d’Ivoire, lors de réunions préparatoires, et permettre aux chefs d’Etat membres de l’UA de parler d’une seule voix pour résoudre l’imbroglio né du scrutin présidentiel contesté du 28 novembre.
L’UA va mettre en place un panel de cinq chefs d’Etat représentant les différentes régions du continent, chargé de présenter d’ici un mois des décisions « contraignantes ». Il s’agit ainsi d' »amener Alassane Ouattara à exercer la réalité du pouvoir » dans le pays « par la négociation », a précisé samedi le président de la Commission de l’UA Jean Ping, ajoutant que son organi-sation considérait toujours M. Ouattara comme le vainqueur du scrutin qui l’a opposé au président sortant Laurent Gbagbo.
Le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon, écartant fermement l’idée avancée par M. Gbagbo d’un recompte des voix, a appuyé la création de ce panel et a appelé « le président Outtara à former un gouvernement d’union nationale ». Ce dernier s’est félicité dimanche de ces prises de positions et a appelé le panel à vite conclure ses travaux.
Certains pays africains comme l’Afrique du Sud ou l’Ouganda ont paru ces derniers jours revenir sur l’intransigeance affichée jusqu’à présent par l’UA envers M. Gbagbo, au nom de la nécessité de trouver une issue pacifique à la crise.