Lagos – La police nigériane a anoncé jeudi avoir libéré seize femmes enceintes apparemment forcées à avoir des bébés destinés à être vendus, au cours d’un raid dans une maison du sud du Nigeria.
Lors de l’opération, mardi, dans la ville d’Aba (Etat d’Abia), les policiers ont interpellé le propriétaire des lieux, Hyacinth Ndudim Orikara, qui avait déjà été arrêté il y a deux ans pour trafic d’êtres humains. On ignorait, depuis, pourquoi il avait été remis en liberté et ce qu’il était advenu de son dossier.
« Seize femmes enceintes agées de 17 à 37 ans ont été découvertes » dans la maison qui abritait une institution du nom de Cross Foundation, a déclaré à l’AFP le porte-parole de la police de l’Etat, Geofrey Ogbonna. « Le suspect est un trafiquant d’êtres humains en série. Il affirme être médecin. Je me souviens que le même homme avait été arrêté en mai 2011 et que 32 adolescentes avaient été sauvées à son domicile », a dit le porte-parole de la police.
Les jeunes filles avaient alors expliqué qu’on leur avait proposé de vendre leurs bébés 25.000 à 30.000 nairas (autour de 200 dollars) selon le sexe de l’enfant, a-t-il poursuivi. Le dossier avait été confié à l’agence nationale chargée de la lutte contre le trafic d’êtres humains, a dit M. Ogbonna, qui n’a pu expliquer ce qui s’était ensuite passé. Mais, a-t-il relevé, le même suspect « a été de nouveau arrêté pour le même délit ».
Un porte-parole de l’agence de lutte contre le trafic d’être humains, la National Agency for Prohibition of Trafficking in Persons, a affirmé que le cas ne tombait pas sous sa juridiction et que le suspect avait été remis à la police. Une série d' »usines à bébés » ont été découvertes ces dernières années au Nigeria, en particulier dans le Sud-Est du pays.
Le mois dernier, déjà, six adolescentes enceintes y avaient été libérées lors d’un raid dans une maison d’Enugu. Trois personnes ont été arrêtées pour avoir projeté de vendre les bébés. Auparavant, la police avait libéré 17 adolescentes de 14 à 17 ans également enceintes ainsi que 11 jeunes enfants dans la ville d’Umuaka, dans l’Etat voisin d’Imo. Les jeunes femmes avaient dit avoir été mises enceintes par un même homme de 23 ans, arrêté, tandis que le propriétaire de la maison est en fuite.