Maiduguri (Nigeria) – L’armée nigériane a annoncé vendredi la libération de 58 femmes et enfants liés à l’insurrection menée par le groupe islamiste Boko Haram dans le nord-est du pays, et dans le même temps l’arrestation de 56 autres insurgés
Le plus jeune des enfants relâchés dans l’Etat de Borno a indiqué à des journalistes, au cours d’une cérémonie annonçant leur libération, être âgé de 9 ans. Au total, vingt femmes et enfants ont été libérés à Borno et 38 dans l’Etat voisin de Yobe.
« Nous remettons six femmes et 14 jeunes garçons au gouvernement de l’Etat de Borno comme nous l’a demandé le quartier général de la Défense », a indiqué à la presse le lieutenant-colonel Sagir Musa, porte-parole de l’armée de l’Etat de Borno.
« Nous espérons que cette libération servira la finalité pour laquelle elle a été menée », a-t-il déclaré, sans toutefois donner davantage de précisions.
L’armée avait justifié l’arrestation d’enfants par leur implication directe avec les islamistes, qui les utilise comme guetteurs ou coursiers.
Des critiques s’étaient élevées contre le comportement de l’armée dans son combat contre les islamistes de Boko Haram, mentionnant des arrestations arbitraires, détentions illégales et des meurtres.
D’autre part, l’armée nigériane qui a lancé une vaste offensive le 15 mai dans les territoires contrôlés par le groupe islamiste Boko Haram dans le nord-est du pays, a annoncé vendredi de nouvelles arrestations.
« Au total, 56 insurgés, identifiés, ont été arrêtés avec l’aide des chiens policiers de l’armée », a précisé l’armée nigériane dans un communiqué, sans toutefois dévoiler dans quelles localités les arrestations ont été menées.
Des armes et des bombes artisanales, selon l’armée, ont été trouvées au cours de ces interpellations.
L’armée s’est refusée à fournir un bilan des victimes ou le nombre de personnes interpellées.
Cependant les arrestations mentionnées dans différents communiqués militaires portent leur nombre à environ 200.
Le réseau téléphonique mobile a été coupé dans la plupart des Etats du nord-est dans lesquels est menée cette offensive d’envergure, rendant impossible de vérifier les informations données par l’armée et par les islamistes.
Dans une vidéo visionnée mardi par l’AFP, le présumé chef des insurgés, Abubakar Shekau, a affirmé que l’armée reculait et a démenti les communiqués annonçant le succès de l’opération.
L’armée nigériane a aussitôt riposté, déclarant que les insurgés étaient en déroute, et qualifiant les affirmations de Boko Haram de « propagande vide de sens ».
Le président nigérian Goodluck Jonathan a déclaré le 14 mai l’état d’urgence dans trois Etats du nord-est considérés comme des fiefs de Boko Haram avant de lancer son offensive.