Alassane Ouattara, fraîchement confirmé président de la République de Côte d’Ivoire par l’Union africaine (Ua), est rentré à Abidjan le samedi 12 mars 2010 aux environs de 22h. Il revenait d’un périple qui l’a conduit d’abord à Addis-Abeba où se sont réunis le Panel des cinq chefs d’Etat sur la Côte d’Ivoire, et le conseil de paix et de sécurité (Cps) de l’Union africaine (Ua). Ensuite, à Abuja au Nigéria, à Dakar au Sénégal et au Burkina Faso. Dans ces capitales ouest africaines, il a rencontré respectivement les présidents Goodluck Jonathan, Abdoulaye Wade et Blaise Compaoré. Alassane Ouattara et sa délégation ont donc regagné la Côte d’Ivoire samedi dernier. L’Avion les transportant a atterri à l’aéroport Félix Houphouët-Boigny de Port-Bouët sous forte surveillance de la force Licorne. Déjà aux environs de 20h, les militaires français se sont déployés à l’intérieur et aux alentours de l’aéroport. Ce mouvement inhabituel a été aussitôt suivi par une rumeur qui a envahi Abidjan et même l’intérieur du pays, qui faisait état de ce que l’aéroport de Port-Bouët était désormais sous contrôle de la force Licorne. Au même moment où les soldats français s’occupaient à ‘’sécuriser’’ le tarmac et les environs de l’aéroport, des hélicoptères de la licorne (au moins deux), sillonnaient le ciel, lumière éteinte. Pendant près de deux heures, ces engins difficilement percevables dans le ciel, faisaient des va-et vient. Selon nos sources, Alassane Ouattara, aussitôt arrivé a été embarqué dans un hélicoptère encadré dans le ciel par ceux qui s’y trouvaient. Direction, Golf hôtel de Cocody-Riviera où il a établi son quartier général depuis l’élection présidentielle du 28 novembre 2011. Rare sont ceux qui se sont doutés de la présence à l’aéroport du président reconnu par l’ensemble de la Communauté internationale. Son arrivée à l’aéroport et son départ pour l’hôtel du Golf, se sont déroulés dans la discrétion. La diversion menée par les spécialistes qui ont pris part à l’opération de sécurisation, a laissé dans l’expectative, tous ceux qui se trouvaient dans l’espace de l’aéroport. Après le départ d’Alassane Ouattara pour Addis-Abeba le mercredi 9 mars 2011, le gouvernement de Laurent Gbagbo (déclaré président de la République par le Conseil constitutionnel), a pris une décision interdisant les aéronefs de l’Onuci et de la force française Licorne, de survoler et d’atterrir sur le territoire ivoirien.
Nombreux sont ceux qui ont vu en cette décision, une volonté du camp Gbagbo, d’empêcher Alassane Ouattara de retourner au pays.
BAMBA Idrissa