«En cas d’échec de cette attaque, le pays sera coupé en deux avec Alassane et son groupe. Dans ce cas, tout devra être mis en œuvre pour rallier Toumodi,
Yamoussoukro et Tiébissou à Bouaké, tout comme des villes de certaines régions de l’Est et de l’Ouest, cela avec la complicité des populations», c’est le contenu de la réunion du vendredi 11 février dernier d’un groupe d’éléments des forces nouvelles et du RHDP avec des chefs baoulé dans le village de Djékanou dans la sous-préfecture de Toumodi. Cette réunion, selon des sources proches du RHDP, s’est tenue à la résidence du premier adjoint au maire de Djékanou de 23h à 1h du matin.
Vous l’avez bien lu, il s’agit du plan B de Alassane Ouattara avec la complicité
d’Henri Konan Bédié au cas où l’attaque qu’ils prévoient pour déloger le président Laurent Gbagbo du pouvoir échouerait. Dirigé par Alain Lobognon, accompagné d’une délégation d’environ une dizaine de personnes notamment M. Tanoh Félix, ex-chef de cabinet du Dr. Allah Kouadio Rémi, ancien ministre de la Santé. L’objectif de la réunion est d’obtenir des chefs baoulé l’adhésion et le soutien de la population de Toumodi pour faire de cette ville une base arrière de la rébellion dans le projet d’attaque de la ville d’Abidjan pour «chasser Laurent Gbagbo du pouvoir». Pour cela, Alain Lobognon et Tanoh Félix ont expliqué minutieusement aux chefs le mode d’opération de l’attaque terroriste qu’ils sont en train de préparer : assassinat ciblé de nombreuses personnalités proches du président Gbagbo dans des embuscades par un commando spécial composé d’éléments déserteurs des FDS, de la rébellion et des forces étrangères ; attaque de la résidence du président de la République à Cocody ; attaque des Ambassades de France et des Etats-Unis et les imputer aux FDS et au régime Gbagbo ; provoquer des affrontements sanglants dans la ville d’Abidjan et dans plusieurs villes de l’intérieur dont Toumodi, Dimbokro, Yamoussoukro, Dabou, San Pédro, Sinfra, Duékoué, Guiglo… ; organiser une véritable insurrection populaire sous le couvert d’une révolution à Abidjan ( ce qui a commencé depuis samedi) par des attaques dans plusieurs communes d’Abidjan (Yopougon, Abobo, Cocody, Treichville…). A en croire nos sources, les émissaires de Ouattara ont révélé que l’ONUCI et la force licorne les aident à convoyer le matériel vers Abidjan ainsi que de nouveaux combattants. A la question d’un Chef sûrement inquiet d’une telle folie, de savoir sur qui compte Ouattara et le RHDP pour
mener cette opération contre le président Gbagbo, Alain Lobognon a avoué que son
mentor compte sur la France, les Etats-Unis, le Sénégal, le Burkina Faso, le Nigeria qui «nous fournissent des armements et des soldats». Mais aussi, de certains soldats de l’armée régulière qui seraient avec eux et qui feraient tomber le masque le moment venu à l’exemple du capitaine Allah Yao. De son côté, Tanoh Félix, rapporte nos informateurs, a révélé qu’ils travaillent avec certaines autorités préfectorales de la région de Toumodi quand Alain Lobognon a soutenu que plusieurs autres réunions du même genre sont organisées dans plusieurs villes (Daoukro, Abengourou, Bondoukou, Bouaflé…). “Pourquoi ne pas régler cette affaire par le dialogue. Pourquoi vouloir diviser le pays avec deux présidents ? Si Gbagbo dit qu’il a gagné et que nous n’avons aucun autre moyen que la guerre pour le faire partir, autant le laisser finir son mandat”, aurait affirmé une dame qui a pris part à la réunion. Alain Lobognon, très en colère, soutiennent nos sources, a levé le ton : «Nous n’avons pas affaire à la population. Si tout le monde reste tranquille, il n’y aura pas de morts d’hommes. Mais, puisque les éléments de Gbagbo tenteront de s’interposer, nous serons sans pitié. Toumodi est un endroit stratégique dans notre plan d’attaque, parce que facile de relier Abidjan. Ce que nous voulons de Toumodi, c’est de sauver les Baoulé des griffes de Gbagbo».
«Gbagbo n’aime pas les Baoulé et il est prêt à faire les funérailles de Kragbé
Gnagbé avec le corps des baoulé. C’est ce qu’il a voulu faire depuis quand la guerre a éclaté. Maintenant que vous ne l’avez pas voté, nous sommes foutus s’il reste au pouvoir», a ajouté Tanoh Félix.
Coulibaly Zié Oumar