Les jours à venir pourraient être agités dans les zones ex-assiégées. Et pour cause, des éléments de l’ex-rébellion, frustrés de n’avoir pas été retenus à la douane, pourraient se faire entendre bruyamment. Admis au concours organisé pour les intégrer dans la corporation des douaniers, ces ex-combattants des Forces nouvelles ont purement et simplement été biffés de la liste au profit d’autres personnes. L’affaire n’a pas encore été portée sur la place publique, mais selon des sources bien introduites au coeur de l’ex-rébellion, les frustrés grognent. De quoi s’agit-il ? Dans le cadre des accords politiques conclus sous l’ancien président Laurent Gbagbo, il avait été décidé que soient recrutés pour être intégrés au sein de la douane, des éléments de l’ex-rébellion ayant exercé durant des années dans les régies des Forces nouvelles, assimilables à la douane. C’est ainsi que 600 jeunes gens, dont le niveau varie du Bepc au Bts, ont été sélectionnés pour être soumis à un concours. Au terme du concours, ils ont bénéficié d’une formation dispensée au campus I de Bouaké. Cette formation comprenait un volet militaire. A l’issue de toutes ces épreuves, 250 parmi eux devaient être reversés à la douane, conformément aux accords signés alors entre l’Etat et les Forces nouvelles. Les autres devaient intégrer les Eaux et forêts et les services paramilitaires. Mais que ne fut la surprise des admis au concours d’entrée à la douane, de constater que de nouvelles têtes apparaissent sur les listes. C’est que des civils qui n’ont rien à voir avec les Forces nouvelles ont été introduits sur la liste au détriment des vrais ayants-droit. A en croire les « douaniers » doublés, « ces civils ont tous payé de l’argent » pour être parachutés sur la liste des personnes admises à entrer à la douane. Des empois ont donc été offerts contre des passe-droit. La corruption est passée par là. Les jeunes frustrés sont d’autant plus amers qu’ils se disent victimes d’une injustice alors que l’ex-rébellion, qu’ils ont servie huit ans durant, prétend être venue combattre l’injustice. Aussi s’en remettent-ils au secrétaire général des Forces nouvelles et par ailleurs Premier ministre, Guillaume Soro. Ils souhaitent que celui-ci fasse tout pour réparer le tort qui leur est fait.
Assane NIADA