Les Nations Unies ont demandé, mardi dernier, à Kinshasa « la libération immédiate » de deux jeunes militants de la société civile congolaise, six mois jour pour jour après leur arrestation.
C’est une incarcération abusive selon l’ONU qui dénonce l’absence de preuves contre Fred Bauma et Yves Makwambala. Les deux jeunes militants sont poursuivis par la justice congolaise pour complot contre le président Joseph Kabila. Tous deux avaient été arrêtés à Kinshasa le 15 mars dernier, lors d’une rencontre sur la bonne gouvernance en Afrique organisée par Filimbi, collectif de mouvements d’éducation à la citoyenneté, non-partisan et non-violent. Fred Bauma est l’un des responsables du mouvement citoyen Lucha – la lutte pour le changement basé à Goma et adhérant à Filimbi. Yves Makwambala est, lui, le webmaître et graphiste de Filimbi. Les deux hommes avaient été détenus au secret pendant plus de 40 jours avant d’être déférés à la justice au début du mois de juin. Leur procès se tient dans un contexte politique très tendu en RDC, où de nombreux opposants ou militants de la société civile ont été arrêtés depuis le début de l’année, après une répression meurtrière de manifestations hostiles au pouvoir. Le président Joseph Kabila, au pouvoir depuis 2001, est soupçonné par l’opposition de manœuvrer pour rester à la tête de l’État, alors que la Constitution lui interdit de se représenter.
VOA