Journée mondiale des refugiés – Juin 2015 Déclaration de l’Union des Refugiés Ivoiriens en France (URIF)
Adoptée par l’Assemblée générale de l’Organisation des Nations Unies, lors de la 81ème séance plénière du 4 décembre 2000, nous en sommes cette année à la 15ème édition de la commémoration de la Journée mondiale des refugiés.
Cette journée est organisée chaque année en l’honneur des réfugiés, des demandeurs d’asile, des personnes déplacées, des apatrides et des personnes de retour dans leur pays après l’exil. Son objectif consiste à saluer leur envie et leur espoir en une vie meilleure. Cette journée mondiale des réfugiés est relayée, dans de nombreux pays, par des activités et des actions visant à faire connaître la situation particulière et l’urgence dans laquelle se trouvent aujourd’hui, dans le mondes entier, un peu plus de 60 millions d’hommes, de femmes et d’enfants de tous âges.
Loin de faiblir, le phénomène va en s’amplifiant chaque année un peu plus avec tous les drames qui l’accompagnent. Il suffit de se rappeler les récentes catastrophes qui se sont produites sur les côtes européennes, en particulier aux portes de l’Italie. Les conflits armés et autres exactions de régimes dictatoriaux et/ou sanguinaires, notamment en Afrique, n’ont fait qu’exacerber ces mouvements de départs massifs, de grandes migrations, de personnes. Celles-ci, comme le rappelait si bien le Pape Benoît VI, à l’occasion de la commémoration de 2014, laissent leur lieu d’origine et entreprennent le voyage risqué de l’espérance avec un bagage plein de désirs et de peurs, à la recherche de conditions de vie plus humaines.
Malheureusement, et les drames survenus sur les côtes italiennes, nous le montrent bien, ces mouvements migratoires suscitent méfiances et hostilités, avant même qu’on ne connaisse les parcours de vie, de persécution ou de misère de ces milliers de personnes impliquées.
L’Afrique à elle seule, concentre plus de la moitié des refugiés recensés dans le monde. L’ampleur prise par le phénomène aujourd’hui, interpelle tous les gouvernements, de tous les continents, les organisations internationales, afin qu’ils affrontent sérieusement ce double mouvement d’immigration et d’émigration. Si celui-ci n’est pas régulé et géré dans ses fondements et ses causes premières, ce mouvement risque d’affecter durablement la paix dans le monde. Les nations, et notamment les plus nanties, on donc intérêts à se départir de leurs égoïsmes nationaux, voir nationalistes, pour contribuer à construire un monde plus juste et plus humain qui assure un peu plus de dignité à l’humanité.
C’est l’occasion de saluer tous ces réfugiés disséminés à travers les cinq continents, en particulier ces milliers d’ivoiriens et d’ivoiriennes. Nos compatriotes expérimentent malheureusement pour la première fois, dans l’histoire de notre pays, depuis maintenant 4 ans, le drame de l’éloignement et de la dispersion forcés, le drame aussi de l’errance. Ils vivent aujourd’hui dans la misère et le dénuement total, au Ghana, au Togo, au Bénin, au Nigéria etc.. Nous formons avec ces hommes, ces femmes de courage et leurs enfants, le vœu de pouvoir retourner un jour, chez nous, dans un avenir très proche, et qu’il soit mis fin au cauchemar que constitue l’exil. Celui-ci n’a que trop duré.