Représentant le Président de la République, Alassane Ouattara, au Forum économique mondial de Davos organisé en Suisse du 21 au 24 janvier dernier, le Premier ministre, ministre de l’Economie, des Finances et du Budget, Daniel Kablan Duncan, a participé pour cette édition 2015, à trois jours de débats et d’échanges destinés à mieux appréhender le nouvel ordre mondial. Un nouvel ordre mondial dans lequel l’Afrique (et à fortiori la Côte d’Ivoire) devra tenir son rôle, si tant est que l’on arrive une fois pour toute à dépasser l’éternel clivage entre les pays du Nord et les pays du Sud. Considérer son voisin du sud comme son égal, voilà qui pourrait être, selon Richard Attias, le point de départ d’un nouvelle vision partagée, économique et sociétale.
Considérant l’Afrique comme le continent du futur, l’ensemble des leaders économiques et politiques du monde entier rassemblés à cette occasion, ont ainsi évoqué les nouveaux enjeux du développement économique et social africain. Quels sont aujourd’hui les marchés porteurs en Afrique, comment combler le déficit énergétique et régler les problèmes de sécurité alimentaire sur le continent noir ou encore comment lutter plus efficacement contre la prolifération de la pandémie Ebola ?
Autant de questions qu’il était bien sûr important d’aborder si ce n’est à l’initiative des pays africains eux-mêmes. Et c’est bien là tout le problème d’un Forum économique mondial en panne, bloqué dans une logique moyenâgeuse de séparation Nord-Sud, comme si les pays développés avaient encore des leçons à donner aux pays émergents d’Afrique ou d’ailleurs. L’Afrique évolue et avec elle l’ensemble des pays de l’ancien « tiers-monde ».L’Afrique bouge et laisse entrevoir des perspectives de développement considérables par opposition aux pays du Nord vieillissant et sclérosés.
Comme le soulignait à juste titre dans les Echos Richard Attias, homme d’affaire et organisateur du New York Forum, « on constate qu’une fois encore les enjeux décisifs pour les sociétés humaines s’expriment dans le langage technocratique propre au sommet et aux élites des « Nord » […] Bien sûr des leaders de 400 cités du monde sont invités, mais pour quelles confrontations ouvertes, pour quelles actions partagées ? En vérité, il n’y a pas encore de « nouveau contexte global » commun ».
Une véritable coopération mondiale est pourtant de mise, à l’heure où les difficultés et les crises économiques sociales et environnementales se succèdent. Un échange Nord-Sud est désormais nécessaire pour combler les aspérités, dans des domaines aussi vairés que l’éducation, la formation, ou l’entreprise et pour à terme, favoriser un développement économique et social africain harmonieux.
Malgré tout, la Côte-d’Ivoire n’en pas pour autant oublier l’intérêt certain que représente un rassemblement si important d’entrepreneurs, de financiers et d’investisseurs pour l’économie ivoirienne. « Il s’agit d’un forum important regroupant des acteurs politiques et économiques du monde pour parler de la situation actuelle et de l’avenir du monde. Et ce qui nous intéresse particulièrement à Davos, c’est le secteur privé international. C’est essentiel de rencontrer les entreprises et vendre la Côte d’Ivoire et les amener à investir », a déclaré en ce sens Daniel Kablan Duncan.
By: Jérôme C