Le lundi dernier des milliers de personnes étaient dans les rues pour manifester contre cette brigade anti criminalité de la police. Deux morts de plus sont à déplorer dans des heurts contre les forces de l’ordre, portant le bilan à quatre décès.
« Le gouvernement dit qu’il va les dissoudre et nous les reverrons plus tard sur la route. Nous ne les croyons plus. Nous voulons que le président Muhammadu Buhari donne un ordre exécutif. C’est là que nous croirons que le SARS a été officiellement dissoute par le gouvernement fédéral », clame une manifestante.
« Nous n’en pouvons plus. Nous n’en pouvons plus des morts. Nous n’en pouvons plus de l’extorsion. Nous n’en pouvons plus du harcèlement et des gens qui sont censés nous protéger et qui nous tuent. Cela n’a aucun sens », s’emporte une autre.
Cette contestation est née sur les réseaux sociaux après la diffusion d’une vidéo montrant des présumés agents de la SARS tuant un homme a Ughelli.
L’annonce dimanche par la présidence de sa dissolution avec effet immédiat ne semble toutefois pas refroidir les ardeurs de la jeunesse nigériane.
Quatre morts dans des heurts
À Ogbomoso, dans l’Etat d’Oyo (sud-ouest), un manifestant a été tué par balle par les forces de l’ordre samedi. « Nous regrettons la mort de ce jeune homme de l’Etat d’Oyo pendant ces manifestations », a déclaré lundi le président Muhammadu Buhari, appelant à une enquête sur les circonstances de ce décès.
À Lagos, mégalopole immense de 20 millions d’habitants, des milliers de manifestants se sont réunis dans différents endroits de la ville, bloquant les principaux axes routiers et l’aéroport international. À Surulere, un quartier de classe moyenne, les manifestations ont dégénéré et un manifestant a été tué, a annoncé sur Twitter Tolu Ogunlesi, un porte-parole de la présidence.
Deux personnes avaient déjà été tuées la semaine dernière dans l’Etat du Delta, portant à quatre le nombre de manifestants qui ont perdu la vie depuis une semaine dans le pays.