L’Union africaine (UA) a annoncé samedi le lancement d’une enquête sur les violations des droits de l’Homme au Burundi et a appelé à la mise en place de sanctions ciblées contre ceux qui « contribuent à la persistance de la violence ».
Après une réunion sur la crise postélectorale qui touche le petit pays de la région des Grands Lacs, le Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’UA annonce dans un communiqué avoir convenu de lancer « une enquête approfondie sur les violations des droits de l’Homme et autres exactions contre les populations civiles au Burundi ».
Les résultats de cette enquête doivent être donnés dans un rapport « dans un délai maximum de 45 jours » après la publication du communiqué.
En outre, le CPS a appelé à la mise en place de « sanctions ciblées », dont des « interdictions de voyage et le gel d’avoirs contre tous les acteurs burundais dont l’action et les propos contribuent à la persistance de la violence » au Burundi.
Le Burundi a plongé dans une grave crise politique émaillée de violences depuis l’annonce fin avril de la candidature du président Pierre Nkurunziza à un 3e mandat qui, selon l’opposition, la société civile et jusqu’à une partie de son propre camp, viole la Constitution et l’Accord d’Arusha ayant mis fin à la guerre civile (1993-2006).
Les autorités ont maté en mai une tentative de coup d’Etat militaire et étouffé un mois plus tard six semaines de manifestations quasi-quotidiennes à Bujumbura.
Mais depuis la réélection de M. Nkurunziza le 21 juillet, les violences se sont intensifiées, avec notamment des assassinats ciblés de figures des deux camps, des attaques contre la police et des exécutions sommaires.
Le Conseil demande à l’UA, au vu de cette situation, de mettre en place « la planification de circonstance (…) en vue du déploiement, au cas où la situation l’exigerait, d’une mission sous conduite africaine au Burundi, afin de prévenir une violence généralisée dans le pays ».
Dans son communiqué, le CPS tire la sonnette d’alarme sur « l’insécurité croissante et la montée continue de la violence au Burundi, ainsi que la multiplication des atteintes aux droits de l’Homme, y compris des assassinats, des exécutions extra-judiciaires ».
L’envoyé spécial des Etats-Unis pour la région des Grands Lacs, Thomas Perriello, a par ailleurs condamné dans un communiqué « les abus qui sont devenus trop fréquents au Burundi ».
VOA