Arrêtez les polémiques inutiles sur le financement et le soutien à la rébellion de 2002, il faut assumer ses actes et ses choix : à Marcoussis il y avait un camp pro-gbagbo et un camp anti-gbagbo. Le pdci le Rdr le mfa etc… faisaient partie du camp anti-gbagbo dont le mpci devenu forces nouvelles à l’initiative de Bedie, etaient la force militaire. C’est cette force de la rébellion qui équilibrait les rapports de forces militaires face au pouvoir de Gbagbo.
Ce regroupement et soutien aux actions militaires des forces nouvelles a continué avec le G7 puis avec le RHDP.
En 2011 lors du conflit Ouattara Gbagbo qui s’est soldé par une confrontation militaire, c’est le RHDP qui a demandé à sa branche militaire de fait qu’était les forces nouvelles, d’aller à l’affrontement contre le régime de Gbagbo sur la base d’un décret transformant la dénomination de ses forces militaires en FRCI.
Les forces nouvelles n’ont été que la main qui a agit , mais le cerveau de l’action reste les partis politiques réunis au sein du RHDP, et c’est d’ailleurs ces partis qui à ce jour tirent les bénéfices de l’action de ces jeunes qui n’ont été que leurs bras armés.
Dans la vie il faut assumer ses actes et se départir de l’ingratitude. Le pdci et le Rdr doivent assumer clairement leur soutien à la rébellion au lieu de chercher à se présenter comme des « monsieur propre », d’une action dont ils continuent d’ailleurs de jouir des fruits !
C’est vrai qu’en politique, on peut chercher à draguer des militants d’un parti adverse avec lequel on a été opposé par le passé, mais il faut assumer son passé !
La prise des armes en Côte d’Ivoire n’est donc pas le seul fait des forces nouvelles que certains voudraient culpabiliser aujourd’hui en se présentant comme des adeptes d’un pacifisme légendaire. Gbagbo à été contraint et ce n’est pas avec des discours qu’il a été chassé du pouvoir ! Que chaque parti assume le choix qu’il a fait d’être du côté des forces politico-militaires anti Gbagbo. Chacun peut expliquer les motivations et intérêts qui l’ont poussé à être de ce côté, mais nul ne doit nier son action contemporaine dont tous les Ivoiriens ont été les témoins vivants. Arrêtons la falsification de l’histoire assumons notre histoire .
Ouattara
MAMADOU KOULIBALY ALLUME SORO GUILLAUME ET L’INVITE A DEMISSIONNER
Après avoir dénoncé un complot, nié les faits, puis accusé Henri Konan Bedié, le clan Soro nous revient du Maroc avec une nouvelle version à propos des armes mises à la disposition des mutins de Bouaké par Koné Souleymane Kamaraté, collaborateur du président de l’Assemblée nationale.
Selon un article de Rfi publié hier, l’entourage de l’ex secrétaire général du Mpci fait désormais savoir que le stock d’armes retrouvé au domicile de son chef de protocole à Bouaké a été acheminé en Côte d’Ivoire pendant la crise post-électorale de 2010-2011. «Ce n’est pas une acquisition récente. C’est ce que nous allons prouver pour mettre fin aux spéculations concernant la préparation d’un coup d’Etat».
Cela appelle deux remarques de notre part : Premièrement, cela confirme la violation par Ouattara et Soro de l’embargo sur les armes imposé par le Conseil de sécurité en Côte d’Ivoire. Par ailleurs, si l’on suit le «raisonnement » des proches de l’auteur de «Pourquoi je suis devenu rebelle», les armes ne servaient pas à faire un coup d’Etat. A quelles fins étaient-elles donc entreposées dans un domicile particulier à Bouaké, 6 ans après l’accession au pouvoir d’Alassane Dramane Ouattara et deux ans après la fin du processus de désarmement ?
Ce revirement de la part de l’ex ministre de la défense est d’autant plus surprenant et inadmissible qu’il a d’abord nié les faits qui lui sont reprochés avec véhémence. «Les enquêteurs sont des farceurs médiocres. Il ne reste plus qu’ils nous accusent d’avoir des armes de destruction massive» avait-il écrit dans une réponse à la demande de Reuters de commenter le rapport S/2016/254 des experts indépendants de l’Onu qui avaient dénoncé les caches d’armes en sa possession en 2016. Le président de l’Assemblée nationale, dont la compétence principale est de fomenter des coups d’Etat en Côte d’Ivoire et dans les pays voisins, a donc menti grossièrement à l’opinion nationale et internationale à propos des armes qu’il détient.
Les armements mis à la disposition des mutins par son clan représente une infime partie des 300 tonnes d’armes identifiées par les experts des Nations Unies, comme on le publiait en 2016. Alassane Dramane Ouattara le savait, comme nous tous. Le porte-parole du gouvernement, le ministre Bruno Koné, a confirmé, il y a quelques jours, que le président de la République est l’homme le mieux informé de Côte d’Ivoire.
Comment se fait-il alors que ces armes, qui représentent environ 30% de l’arsenal total de la Côte d’Ivoire, selon les experts onusiens, dont les lieux de stockage sont connus aussi bien des autorités ivoiriennes et que de l’Onu, n’aient pas été saisies ? Pourquoi n’a-t-on pas été cherché les armes là où on savait les trouver ? Soit cela se passait à l’insu de Ouattara, et donc le chef des Fafn les gardait sous la main pour pouvoir faire, le moment venu, un coup d’Etat contre M. Ouattara ou son successeur ; soit M. Ouattara fermait sciemment les yeux là-dessus, pensant pouvoir faire usage de ces armes contre ses opposants en temps opportuns ?
100 milliards de fcfa ont été distribués lors du désarmement. À qui ? Où sont les armes? Déjà à l’époque J’alertais sur l’incohérence entre les armes récoltées et le nombre d’ex combattants démobilisés. En février puis en mai 2017, ce sont encore 100 milliards de fcfa de fonds publics qui ont été distribués aux mutins, ces miliciens qui ont porté Ouattara au pouvoir et à qui ce dernier avait promis primes et intégration dans l’armée en cas de victoire. Ces personnes sont donc connues. Pourquoi leurs noms et matricules ne sont-ils pas rendus publics ? Sont-elles réellement au nombre de 8.400 ou s’agit-il encore une fois d’une vaste escroquerie mise en place par certaines personnes pour se constituer un trésor de guerre en vue d’échéances électorales à venir ?
Le président de l’assemblée nationale, qui affirme lui-même sur Twitter être «le seul responsable» de cette affaire, ne devrait-il pas démissionner de ses fonctions ? Au cas où il refuserait cela, les représentants du peuple ne devraient-ils pas se réunir en session extraordinaire pour voter la levée de l’immunité parlementaire du député de Ferkessedougou, afin qu’une enquête puisse avoir lieu en toute sérénité et que toute la lumière soit faite dans ce dossier ?
Madame Mindaoudou et l’Onuci, qui ont soi-disant accompagné le processus de désarmement, allant jusqu’à célébrer son effectivité, ont-ils menti ? Qu’attend l’Assemblée nationale pour mettre en place une commission d’enquête parlementaire et interrogé toutes les parties prenantes, sans exception et en sessions publiques et radiotélévisées en direct ?
Comment se fait-il qu’un individu chez lequel on a trouvé des centaines d’armes qui ont servi à tirer sur la population et à faire reculer l’armée régulière soit toujours libre de ses mouvements et même autorisé à donner des interviews aux médias étrangers, alors que le moindre opposant ou membre de la société civile qui manifeste pacifiquement est arrêté, brutalisé, emprisonné, parfois pour de longues années ?
Une chose est certaine : la crise post-électorale est loin d’être terminée en Côte d’Ivoire et la seule chose qui émerge avec certitude à l’horizon 2020 est une nouvelle vague de violence, avec pour acteurs principaux les vainqueurs d’hier et pour éternelles victimes les populations ivoiriennes.
Le porte-parole d’Affi N’guessan répond à Kobenan Kouassi Adjoumani
Lettre à M. le ministre Kobenan Kouassi Adjoumani,
Cher aîné,
À la suite de la lettre ouverte du Professeur Amoa Urbain au Chef de l’Etat, M. Alassane Ouattara, vous avez cru bon de lui apporter la contradiction en lieu et place du concerné lui-même, de ses services ou encore de son parti politique, le RDR.
Permettez que je réagisse à votre réponse qui m’a interpellé à plus d’un titre et ce, dans la mesure où le Professeur AMOA Urbain, à l’initiative de ce débat a souhaité qu’il soit ouvert. M’engouffrant ainsi dans la brèche, ouverte, je voudrais vous dire que, de votre courrier, plutôt que de m’appesantir sur les incongruités et les injures qui le jalonnent, je préfère y retenir essentiellement deux éléments :
1- La critique du style du professeur AMOA Urbain ;
2- L’appel à la démission du président Alassane Ouattara (AO ou ADO).
I – La critique du style du professeur AMOA
Le style sert à véhiculer un message. Mais vous ne l’ignorez pas « un bon message dans un style indigeste reste complètement inaudible ». Ainsi, la forme et le contenu du message sont intimement liés. La forme peut impacter négativement le fond et dans notre cas, selon vous le « discours du professeur est chargé de haine pour être lu et pris en considération ».
Vous poursuivez pour dire « non, M. Amoa Urbain, vous avez assassiné l’âme de votre révolte parce que vos émotions ont pris le dessus sur votre raison. Or il faut disposer de toute sa lucidité pour s’adresser à une auguste autorité comme le président de la république ». Autrement dit, pour vous, le professeur n’a pas su être objectif car son message a emprunté le véhicule de ses émotions, ce qui vous autoriserait à lui dénier tout intérêt. Comme pour dire « la forme a tué le fond ». Cependant, une question me vient à l’esprit, si monsieur Amoa Urbain avait utilisé un style qui dissimulait ses émotions son message serait-il recevable ? Vous aurait-il convenu et convaincu ? Je n’aurais probablement jamais de réponse à mes questions. Qu’importe !
Le machiavéliste américain Robert Greene, connu pour ses œuvres sur le pouvoir, la séduction et la manipulation disait « en stratégie, il faut considérer ses réactions émotionnelles comme une maladie à traiter ». Ce qui veut dire que « nos sens nous trompent ». Il faut donc les combattre au risque de voir un message ne pas « être pris en considération » comme vous le dites. De ce point de vue nous sommes parfaitement en phase quoique vous y succombiez.
Je note, par ailleurs, que vous reprochez aussi dans des termes à peine voilés au Professeur Amoa Urbain, un grand intellectuel internationalement reconnu, d’être un cancre. En effet, je vous cite « au lieu d’engager une réflexion constructive, un débat sain et de haut vol, notre grand professeur qui pense que le fait d’enrouler un pagne traditionnel autour de son cou fait de lui un sage, nous embarque dans la vulgarité, nous enfonce dans les profondeurs abyssales du grand banditisme intellectuel ».
Zut ! À ce niveau de votre discours, monsieur le ministre, vous vous êtes fait prendre au piège de vos sentiments, au piège de votre haine pour la critique. Car le style que vous empruntez ici n’est pas « sain et de haut vol ». Vous auriez voulu invectiver le Professeur Amoa Urbain que vous ne vous y seriez pas pris autrement quand vous l’accusez de « nous enfoncer dans les profondeurs du grand banditisme intellectuel » en plus de lui dénier la qualité de sage qu’il ne saurait revendiquer par le port d’une simple tenue vestimentaire (petite parenthèse : en Afrique on ne parle pas comme vous le fait à son « grand frère »). Et oui, ces satanés sentiments qui font que le message ne peut pas « être pris en considération » vous ont eu ! Oh ! Qu’est-ce qu’ils sont si perspicaces et tenaces !
Dans votre envolée (non lyrique et encore moins poétique) vous allez jusqu’à faire devant la nation une révélation de taille. En effet, pour moi qui suit attentivement l’actualité politique nationale et internationale, j’avais cru comprendre, jusqu’à votre déclaration, que le journaliste Guy André Kieffer était porté disparu. Grâce à vous, je suis à présent situé sur cette affaire quand vous affirmez qu’il a été assassiné. Cela devrait ainsi mettre fin à tant d’années de recherches infructueuses pour le retrouver. Il est certain que les juges français et ivoiriens en charge du dossier devraient pouvoir tirer avantage de vos affirmations pour faire avancer leur enquête et peut-être même la mener à bon terme.
Pour l’heure, je remarque avec vous, monsieur le ministre, que la colère, celle qui vous anime après avoir lu les vérités du professeur Amoa Urbain vous a conduit à parler sans retenue, sans songer aux conséquences qui pourraient (devraient) en résulter. La sagesse dans nos villages nous enseigne pourtant qu’il faut tourner sept fois la langue dans la bouche avant de parler !
Monsieur le ministre, pour vous, la façon dont monsieur Amoa Urbain s’est exprimé lui enlève tout crédit, toute légitimité et considération pour donner son opinion. De ce point de vue, il ne devrait pas demander à monsieur Ouattara « d’abandonner ses hautes charges constitutionnelles… » parce qu’il « est venu au pouvoir pour apporter le bonheur aux ivoiriens, améliorer leur cadre de vie, offrir du travail aux jeunes, renforcer le pouvoir et l’autorité des rois et chefs traditionnels (…) , construire des universités et des écoles pour nos enfants, construire des hôpitaux et offrir la chance à tous les enfants de ce pays de se soigner grâce à la CMU, construire des routes et des ponts et pour rapprocher les populations, promouvoir l’émancipation des femmes, refaire de notre pays un pays fréquentable, en faire une destination privilégiée pour les investisseurs, faire en sorte que nos paysans jouissent du fruit de leur labeur, améliorer les conditions de vie des travailleurs, etc. » et cela dans une logique de négociation conformément à la philosophie du Président Félix Houphouët Boigny qui déclarait préférer l’injustice au désordre.
Ainsi, monsieur le ministre, vous ne vous êtes pas rendu compte qu’injustice et désordre sont intimement liés dans une relation de cause à effet. L’injustice, monsieur le ministre, est la source du désordre. Le désordre est la progéniture de l’injustice. L’injuste que vous créez aujourd’hui engendrera nécessairement, tôt ou tard, du désordre demain. Monsieur le ministre, vous le savez sûrement. Mais le fait est qu’à force de vouloir singer le singe vous finissez inéluctablement par vous couvrir de ridicule.
Pourquoi alors que vous n’êtes pas issu d’une culture de griots vous tenez absolument à jouer les griots ? Vous conviendrez avec moi que cela ne vous sied pas. Et ce n’est pas cela qui empêchera un citoyen ivoirien lambda de demander au Chef de l’Etat de démissionner pour cause d’échec avéré.
II – L’appel à la démission du Président Alassane Ouattara.
Cher aîné, chanter les louanges ne vous grandit pas. Cependant, dans cette Côte d’Ivoire où nous avons tous faim, il faut bien assurer sa pitance quotidienne ! Et quand, à moindre effort, on finit par trouver de quoi garnir sa panse, il faut, par ces temps qui tanguent, tout faire (et dire) pour espérer la préserver, vaille que vaille. C’est pourquoi, monsieur le ministre, vous citez les actions de monsieur Ouattara au pouvoir en omettant de dire que pour construire routes et ponts il a chassé des gens de leur domicile sans ménagement et sans recasement. Vous avez oublié aussi de mentionner, qu’à défaut de la construction de cinq nouvelles universités promises, que la réhabilitation des universités existantes a été l’occasion de grands détournements de deniers publics par les plus proches collaborateurs du Chef de l’Etat. Les hôpitaux dont vous vous enorgueillissez sont en réalité des mouroirs et la chimérique politique de gratuité ciblée qui y serait pratiquée est une arnaque qui favorise le stress chez le personnel soignant soumis aux humiliations de toutes sortes.
Monsieur le ministre, peut-être ne le savez-vous pas mais selon les estimations les plus optimistes, 20% des enfants en âge d’aller à l’école ne sont pas scolarisés dans notre pays où l’école est censée être obligatoire. Encore faut-il que ceux qui y sont s’y maintiennent et y reçoivent un enseignement de qualité. Les paysans ne sont pas heureux parce que le fruit de leur dur labeur est mal rémunéré. Monsieur le ministre, en raison de ce que vous cumulez de nombreux postes, grâce aux bons soins de monsieur Ouattara, vous qui êtes juste titulaire d’une licence et d’un certificat d’Aptitude Pédagogique à l’Enseignement Secondaire (CAPES), vous ne savez peut-être pas que le taux réel de chômage est exponentiel en Côte d’Ivoire, de l’ordre de 40% de sa population active. Évidemment, vous ignorez que nombreux sont vos compatriotes qui se contenteraient d’un emploi, même précaire.
Vous qui avez occupé de hautes fonctions au sommet de l’Etat vous savez certainement que 46% de vos compatriotes vivent, selon les données de la Banque Mondiale, avec moins de 500 francs CFA par jour, après six années de règnent d’ « ADO solutions ».
Monsieur le ministre, sous soutenez de façon péremptoire que durant les deux années d’application de la politique de la refondation il y a eu des assassinats perpétrés par les escadrons de la mort ; cela est faux. Vous cogériez le pouvoir avec le Président Gbagbo. Vous étiez ministre dans un gouvernement que vous accusez aujourd’hui d’assassinat sans pour autant n’avoir jamais voulu prendre vos distances d’avec ce dernier en y démissionnant. Quelle inconséquence !
Je voudrais d’ailleurs m’appesantir sur cette question de la sécurité et de l’impunité du temps d’Alassane Ouattara. Mettons-nous d’accord, le bilan de monsieur Ouattara doit être relatif d’une part aux moyens mis en œuvre avant son règne au cours de sa marche chaotique vers le pouvoir, pendant son règne et bien évidemment après son règne et d’autre part aux promesses de « solutions » aux maux dont les ivoiriens souffrent encore.
Monsieur le ministre, vous convenez avec moi que la stratégie de conquête du pouvoir politique d’Alassane Ouattara a consisté à affaiblir l’Etat par l’application servile de mesures d’ajustement structurel et l’usage de la violence dans le champ politique avec notamment ce qui lui est notoirement attribué concernant le coup d’Etat de 1999, la partition du pays en 2002 et pour finir la guerre en 2010-2011. A la clé, depuis 1999, nous déplorons de nombreux morts dont deux (2) ministres de l’intérieur et l’incarcération du président Laurent Gbagbo et du ministre Charles Blé Goudé à la Haye pour humilier davantage la Côte d’Ivoire.
Monsieur le ministre, pour avoir exercé au plus haut niveau et qui semblez, de ce fait, être très informé sur les instigateurs de nombreux assassinats politiques en Côte d’Ivoire, j’ai du mal à croire que vous ignorez tout de l’assassinat d’un millier de personnes, dont des femmes et des enfants à Duékoué. Vous savez qu’aujourd’hui encore le viol, y compris sur des mineures, est endémique dans cette région de l’ouest du pays et que l’Etat y a pratiquement démissionné.
Ces femmes violées, ces jeunes au chômage, ces paysans pauvres et chassés de leurs villages, ces personnes contraintes à exil ou injustement incarcérées, attendent tous que le « torrent de milliards » promis par M. Alassane Ouattara vienne dessécher leur quotidien appauvri par tant d’années de malheurs et de crises « pour leur apporter le bonheur » comme vous le dites.
Monsieur le ministre, c’est malheureusement dans ce contexte de pauvreté généralisée et de déconfiture de l’Etat que sont intervenus les récentes mutineries du contingent 8400 et le soulèvements de démobilisés que monsieur Ouattara lui-même, dans sa folle course pour le pouvoir, a éduqué à la culture de la violence. Ces jeunes qui ont été ses bras armés sont eux-mêmes des victimes de la manipulation et de l’endoctrinement politique d’un homme qui au final a échoué. Du moins si tant est que son objectif réel était réellement le développement de la Côte d’Ivoire.
Alors s’il a échoué, monsieur le ministre, comme le démontrent les faits, quoi de plus logique que de demander sa démission. Monsieur Amoa Urbain n’a juste fait que rappeler, dans son style, les propres propos d’Alassane Ouattara qui dans un élément vidéo qui circule encore sur la toile disait ceci : «Quand on ne peut pas gérer le pays, on quitte le pouvoir ; quand on a échoué dans les grandes démocraties, on quitte le pouvoir ; quand on n’a pas pu amener la paix dans son pays, on quitte le pouvoir ».
Voyez-vous, monsieur le ministre, c’est vous qui voulez vous efforcer à jouer les laudateurs qui finalement manquez de sagesse. En face de tant de souffrances, vous devriez soutenir le Professeur Amoa pour faire entendre raison à Ouattara. On peut être partisan et non moins être honnête et lucide, cela n’est nullement incompatible. D’ailleurs, je crois que Ouattara lui-même a compris qu’il a échoué. N’est-ce pas le porte-parole officiel de son parti, Joël N’guessan, qui récemment déclarait que « … les gens ont menti à Ouattara, c’est pourquoi il a pris des décisions improductives ». En clair, monsieur le ministre, Ouattara n’est pas responsable de la catastrophe annoncée. Ce sont des collaborateurs, comme vous, qui ne lui transmettez pas les données objectives et réelles du terrain. Voilà qui trace une ligne de défense bien connue et qui alimente votre litanie bien rodée qui voudrait que vous ne soyez responsables de rien et que vos malheurs proviennent de vos adversaires politiques.
Devrais-je rire ou pleurer quand, sans état d’âme, le porte-parole du Gouvernement, votre collègue M. Bruno Koné affirme, sérieux comme un cancer, à la sortie du conseil des ministres du 24 mai dernier que « le gouvernement, avec à sa tête le Président Alassane Ouattara, n’est ni responsable ni comptable des mutineries et mouvements d’humeur d’anciens combattants qui perturbent la quiétude des populations depuis 2011. Mais c’est la faute à Laurent Gbagbo dont le refus de reconnaître sa défaite à conduit à une crise postélectorale ». Vous n’apprendrez pas de vos erreurs et fautes si vous préférez vous cacher vos échecs derrière la rengaine du bouc émissaire et en niant vos propres responsabilités dans les malheurs qui vous assaillent de toute part, comme une malédiction qui s’abattrait sur vous.
D’ailleurs, Monsieur le ministre, cher aîné, en parlant de déni de responsabilité, l’actualité ces jours-ci est alimentée par une déclaration d’un proche du président de l’assemblée nationale qui reconnaît un rôle actif au Président Bedié dans le financement des Forces Armées des Forces Nouvelles (FAFN), cette rébellion armée qui a balafré notre pays un 18 septembre 2002 et qui a permis l’arrivée au pouvoir de M. Ouattara. Il dit précisément ceci, s’agissant de l’enquête ouverte contre le directeur du protocole du Président de l’assemblée nationale ; je le cite, « enfin la vérité sera connue. Nous saurons de manière quasi-certaine combien Bédié a mis dans la cagnotte pour acheter des armes contre Gbagbo ». De son côté, l’un des anciens porte-paroles de la rébellion, l’ex ministre des sports, Alain Lobognon, a, ce 26 mai, enfoncé le clou en ces termes « le PDCI-RDA qui cogère la Côte d’Ivoire depuis 2011 ne doit plus se taire. Il doit s’impliquer résolument dans la réconciliation ». Qu’est-ce à dire !
Vous, si prompt à monter en 1ère ligne pour défendre le Chef de l’Etat, par ailleurs président du RDR (il n’a jamais officiellement démissionné de cette fonction), 48h après ces graves accusations, directes et non ambiguës, contre le Président de votre propre parti politique, le PDCI, vous restez incroyablement muet et sourd. Les ivoiriens diraient « qu’est-ce qui n’a pas marché ? ». Pour ma part je dirais que vous faites bien de vous taire. L’adage populaire nous apprend que « quand ce qu’on a à dire n’est pas plus beau que le silence, il vaut mieux se taire ». Taisez-vous monsieur le ministre, ne vous sentez pas obligé de répliquer à tous et pour tout, en tout lieu et en tout temps, votre conscience (je suis persuadé que vous en avez une), notre intelligence et la liberté d’expression ne s’en porteraient que bien mieux.
Abidjan le 26 mai 2017
Jean B. Kouadio
Juriste
Citoyen ivoirien.
Soul To Soul devant les juges ce matin
Souleymane Kamaraté alias Soul To Soul, le chef du protocole de Guillaume Soro, a été formellement convoqué par la gendarmerie ivoirienne, ce jeudi 25 mai 2015, dans le cadre de l’enquête sur la cache d’armes découverte à son domicile de Bouaké, lors de la mutinerie du Contingent 8400.
Ce vendredi, à 10 heures, le concerné devra se rendre à la Brigade de recherches du Plateau (Abidjan), pour répondre aux questions des enquêteurs. L’enquête ouverte par le procureur de Bouaké, Brahma Koné a déjà permis la perquisition de deux résidences du mis en cause, à Bouaké. La découverte d’une forte quantité d’armes de guerre, dans un sous-sol de la résidence à Bouaké, de ce proche de Guillaume Soro, en pleine mutinerie, a ravivé les tensions entre le Président Alassane Ouattara et Guillaume Soro, le président de l’Assemblée nationale.
Lettre ouverte du Pr. Urbain Amoa au Président Ouattara
Lettre ouverte au Président Ouattara: « Une partie du peuple de Côte d’Ivoire attend de vous une démission ! » Par le Pr Urbain Amoa
« Pour que vous puissiez jouir d’une bonne fin de mandat… »
Lettre ouverte à Son Excellence Monsieur Alassane Ouattara, Président de la République de Côte d’Ivoire
Excellence, Monsieur le Président de la République,
Permettez- moi, d’entrée de jeu, de préciser que la présente lettre ouverte n’a pas pour objet de venir auprès de Votre Excellence pour quémander ou solliciter un poste. Permettez- moi de vous dire que vous semblez avoir atteint le summum de vos performances au sommet de l’Etat et que, par conséquent, l’heure de la démission a sonné : ce serait un acte de courage et de bravoure. Une bonne partie de la population ivoirienne saluerait cette décision par un tonnerre d’applaudissements, cette fois-ci, sans que vous le quémandiez comme vous le fîtes le 1er mai 2017 au Palais présidentiel. Une partie du peuple de Côte d’Ivoire attend de vous une démission, sinon le trésor par vous, amassé en Eburnie, sur cette terre de nos ancêtres qui pleurent sur vous, ne servira que pour votre défense au soir de votre « très brillante et illustre» carrière politique de guerres fratricides aux relents d’«ingouvernabilité».Comme vous l’avez compris, je voudrais ici engager un débat hautement intellectuel dans un style ainsi choisi et ce n’est pas un jeu d’enfant. En pareilles circonstances, un proverbe mossi nous donne la leçon de sagesse suivante : quand deux couteaux se battent, le coq et la poule se tiennent loin du champ de bataille. C’est aussi le lieu de rappeler que certaines études sur la psychologie de l’enfant indiquent qu’il est important d’accorder à un enfant qui pleure peu, autant d’attention qu’à un enfant qui pleure sans cesse.
Excellence, Monsieur le Président de la République,
Au moins trois leçons de vie nous interpellent tous en ces heures chaudes et, comme Emile Zola dans l’Affaire Dreyfus, je ne saurai observer un silence qui pourrait nous être tous fatal. La première consiste dans l’idée que nul n’a éternellement le monopole de la violence. La seconde pourrait se résumer en ces termes : qui crache en l’air la tête levée au ciel, finit tôt ou tard, par recevoir le crachat projeté par lui-même, en plein visage. Quant à la troisième, elle prend sa source dans la célèbre fable de La Fontaine intitulée : « Le lion et le moucheron », rappelant ainsi que toute victoire est éphémère et que l’Humain doit se laisser, pour éviter l’humiliation, habiter par l’humilité. Ces trois leçons de sagesse s’appliquent parfaitement à l’actualité et à l’histoire politique de la Côte d’Ivoire.
Excellence monsieur le Président de la République, c’est bien vous qui, pleurnichant et gémissant toujours loin d’ici et souventes fois à partir des chaînes des Radios et Télévisions internationales, avez humilié toute la classe politique de la Côte d’Ivoire y compris Monsieur Henri Konan Bédié, en faisant croire qu’elle n’était pas suffisamment compétente pour la gestion des affaires publiques et que vous appreniez si vite que vous pourriez la supplanter en un laps de temps. C’est encore vous qui, tout en affirmant que nous avions toutes les compétences pour conduire un jugement honorable en Côte d’Ivoire, avez, tout de même, laissé se poursuivre le procès de S.E.M. Laurent Gbagbo à la Cour Pénale Internationale. Et c’est aussi vous, vos sponsors et peut-être sûrement une partie de vos adversaires politiques d’alors, qui avez instrumentalisé les jeunes que nous appelons tous honteusement « mutins » ou « microbes » et que vous voulez diaboliser sans remords. Pardon à vous jeunes qui avez sacrifié vos études et votre jeunesse pour les intérêts d’un individu en quête permanente de vengeance et bonjour Dame Ingratitude ! Puissent ces jeunes retenir hélas! que même avec des centaines de milliards encore, vous ne sauriez leur rendre cette noble partie de leur enfance et de leur jeunesse gâchée pour vous suivre dans les labyrinthes obscurs d’une mort brutale en masse et en cascade savamment programmée par vos soins. C’est donc vous qui, toute votre vie, devez les payer et non l’Etat de Côte d’Ivoire. Le cacao de nos parents planteurs, qui, dans nos villages et nos campagnes jouissent d’une gouvernance de proximité pilotée avec intelligence par une chefferie dite traditionnelle digne et encore très respectée, n’y est donc pour rien. Et si par malheur pour vous, vous faites faire le contraire, sachez que plus jamais la paix, ici-bas, ne vous habitera car les forces armées loyales (gendarmerie, police, douane, agents des eaux et forêts et autres militaires) qui ont défendu la Patrie ont, elles aussi, droit aux butins de guerre .Les fonctionnaires et les entreprises privées qui ont subi les affres des pillages, aussi. Vous voyez, à présent, qu’il ne s’agit plus d’un Sud qui serait venu d’un Océan inconnu pour assassiner un Nord en provenance du Sahara et vice versa, avec des Soldats chrétiens venus du Vatican contre des soldats musulmans en partance pour la Mecque. Et encore une autre leçon de sagesse: le mensonge a beau courir un an, la Vérité le rattrape en un jour.
Excellence, Monsieur le Président de la République, rappelez-vous que vous avez été Directeur général adjoint au FMI (et vous nous l’avez déjà trop souvent rappelé d’ailleurs) mais que vous n’étiez pas Directeur Général ; que vous avez été Premier Ministre mais sous la très haute autorité de S.E.M Félix Houphouët- Boigny à qui vous avez, fort gentiment, donné un coup de pied au lendemain de votre élection à la Magistrature suprême, non seulement en ne vous installant pas à Yamoussoukro comme vous l’auriez-vous-même annoncé mais en signant, au Conseil des Ministres du 18 janvier 2012, une Ordonnance pour dissoudre la structure créée en 2002, chargée de coordonner les activités du transfert des institutions de la République, d’Abidjan à Yamoussoukro, dénommée : « Programme Spécial du Transfert de la Capitale à Yamoussoukro ( PSTCY)». Méchanceté, mensonge ou ingratitude ? A présent, vous êtes, et vous semblez l’oublier, le Président d’une grande nation qui somnole peut-être, mais qui ne dort pas, et vous voilà, face à l’ingouvernabilité et ployant vous-même sous le poids des mutineries orchestrées en amont par vous-même. A présent, ce sont vos compétences managériales et vos valeurs humaines intrinsèques qui sont, ici, sollicitées et non la culture de la haine ni un triomphalisme de meeting, et c’est encore là où le bât blesse ! A présent, et vous êtes sans doute le seul à pouvoir nous le dire, quels sont donc aujourd’hui, votre vraie ligne politique et votre plan de gouvernance pour votre propre parti politique, pour la Côte d’Ivoire et pour votre propre « émergence », ou peut-être votre totale et définitive immersion voire noyade politique à l’horizon 2020 ? Pitié pour ce Grand technocrate élégant et rigoureux, exceptionnellement coopté pour venir redresser l’économie ivoirienne d’alors, que l’on admira en vous… sous le parapluie de S.E.M. Félix Houphouët- Boigny! Et si mes propos venaient à vous choquer, vous me feriez tuer peut- être, mais peut- être pas ma liberté d’expression ni mes idées qui, déjà, parcourent le monde ; à ma suite, vous en feriez tuer d’autres et vous nous y avez, déjà, si éloquemment habitué mais jamais vous ne pourriez faire tuer toutes les ivoiriennes et tous les ivoiriens qui vous observent et vous regardent dans le silence de la peur, de la terreur et de l‘horreur. Merci à vous pour cette danse politique simiesque et macabre !
Excellence Monsieur le Président de la République,
Que choisir entre la Grande honte qui vous ferait honteusement partir de la Côte d’Ivoire pour la Haye, peut-être, et une Petite honte qui s’appellerait : «démission» quoique l’une n’empêche pas l’autre?
Et puisque, aux jeunes qui sont allés à votre école et que vous diabolisez sans honte aujourd’hui vous avez offert des machettes non pour travailler dans les plantations mais pour tuer des ivoiriennes et des ivoiriens, remettez- leur des machettes et apprenez- leur à cultiver des champs ! Et puisque vous leur avez remis des fusils pour leur apprendre à détruire les biens des citoyennes et des citoyens mais surtout, des vies humaines, redonnez- leur des fusils et apprenez-leur à défendre et à protéger la Nation ivoirienne et ses richesses ! Et puisque le maniement professionnel des armes est un métier, et que tous ne pourront y réussir, dé-diabolisez-les et faites ouvrir pour eux et pour tous ces jeunes en quête d’emplois, des Centres régionaux de civisme et de formation professionnelle, d’éducation populaire et de Corps de Volontaires pour la Paix et la Reconstruction nationale dont le pilotage serait assuré par des jeunes cadres qualifiés et compétents que pourraient accompagner nos meilleurs retraités riches d’expériences encore valides et capables d’enseigner avec intelligence la Côte d’Ivoire aux ivoiriens et aux amis de la Côte d’Ivoire.
Et puisque votre règne aura été fortement marqué par un esprit de haine, d’injustice et de désordre un parfait indicateur d’échec, même sur le terrain de l’économie, peut-être pourriez-vous retenir que pillage n’est pas synonyme de croissance et que le développement intégral et humain, sans une parfaite connaissance de l’histoire des peuples, sans fondement culturel et sans une claire conscience de sa responsabilité, n’est qu’illusion et dérision. Enfin, monsieur Alassane Dramane Ouattara (ADO) et non « AO !» (Alassane Ouattara), une interjection de désolation dans certaines langues ivoiriennes, retenez et retenez-le bien : quand dans une cour royale – mais ce n’est pas le cas ici – les Sages, les Conseillers et les devins lâchent sous la dictée des oracles le Roi, c’est que, et il faut vous en souvenir, le Ciel sur la personnalité qui exerce le pouvoir est gorgé de nuages sombres et d’une pluie diluvienne chargée de malédictions. L’esprit de nos ancêtres vous observe. Nous aussi. Souvenez-en et que vive « Ma Côte d’Ivoire qui ose et qui gagne! »
Et si après avoir lu la présente lettre ouverte vous vous demandiez encore pourquoi en juin 2016 j’ai osé observer malgré les menaces de vos balles assassines, loin de tout parti politique, une grève de la faim de trois jours au pied de la Basilique Notre Dame de la Paix de Yamoussoukro, je vous répondrais que cela n’aura été qu’un acte de prévention de conflits et que l’effet recherché était loin de vous inviter à me proposer, comme pour m’humilier ou me corrompre, une somme de 2,000,000 FCFA (deux millions de francs CFA). J’ose croire que dans votre propre conscience d’humain, donc de «roseau pensant » comme l’écrit Pascal au XVIIème siècle, vous n’ignorez tout de même pas que je pèse un peu plus que cela et que sans doute aurais-je davantage pesé si j’avais reçu une infime partie de votre triste et célèbre onction accordée à un seul de vos mutins adulés et choyés qui, souvenez-vous en, reviendront incessamment à la charge avec d’autres armes, pour davantage interroger votre conscience hélas !déjà si chargée de mille et une lueurs de sang. Dieu fasse que, malgré tout, par démission peut- être (mais quand et comment ?), vous puissiez jouir d’une bonne fin de mandat !
A Votre Excellence, monsieur le Président de la République, ma parfaite et très respectueuse considération.
Urbain AMOA Directeur du Festival International de la Route des Reines et des Rois- Abidjan
Adjoumani répond à Amoa Urbain
M. Amoa Urbain, le très respectable professeur et directeur du Festival international de la route des reines et des rois s’est autorisé, à travers une “lettre ouverte” qui a inondé les réseaux sociaux, à appeler le président de la République, SE Alassane Ouattara à la démission après la récente mutinerie des soldats.
Un acte qui serait salué selon lui par “un tonnerre d’applaudissements” d’une partie de la population ivoirienne. Etant dans un pays libre et démocratique, personne ne peut reprocher à un citoyen, encore moins à un intellectuel qui se proclame militer pour la sauvegarde de nos valeurs et trésors ancestraux d’opiner sur la vie politique nationale et même d’inviter le président de la République à abandonner ses hautes charges constitutionnelles parce qu’il aurait manqué à son devoir.
Or, au lieu d’engager une réflexion constructive, un débat saint et de haut vol, notre grand professeur qui pense que le fait d’enrouler un pagne traditionnel autour de son cou fait de lui un sage, nous embarque dans la vulgarité, nous enfonce dans les profondeurs abyssales du grand banditisme intellectuel.
“M. Amoa Urbain, vous avez assassiné l’âme de votre révolte parce que vos émotions ont pris le dessus sur votre raison”
Non, M. Amoa Urbain, votre discours est chargé de trop de haine pour être lu et pris en considération. Non, M. Amoa Urbain, vous avez assassiné l’âme de votre révolte parce que vos émotions ont pris le dessus sur votre raison. Or, il faut disposer de toute sa lucidité pour s’adresser à une auguste autorité comme le président de la République.
Non, M. Amoa Urbain, vous n’avez pas fait preuve de sagesse, parce que dans nos traditions, un enfant qui a été éduqué à la royauté ou qui fréquente les cours royales ne devrait pas s’exprimer avec autant de vulgarité, d’inconvenance surtout lorsqu’il s’adresse à l’autorité suprême d’une nation. En agissant ainsi, vous passez pour l’exemple type de la faillite morale des intellectuels de notre pays, des intellectuels dont le sens critique, l’esprit d’élévation et d’ouverture a été totalement rongé, ravagé dans un militantisme nauséeux et infecte.
Et c’est donc bien vous qui devriez démissionner de vos fonctions de Directeur du Festival international de la Route des Reines et Rois. Parce que le propos ordurier que vous avez tenu est indigne des fonctions que vous prétendez assumer. Ici précisément, vous donnez l’impression de porter le manteau de militant d’un certain parti de l’opposition abonné à la violence.
Si vous étiez un vrai intellectuel…
Car si vous n’étiez pas un tel militant, si vous étiez un vrai intellectuel, vous auriez dû réagir face aux dérives constatées dans notre pays de 2000 à 2011. Les escadrons de la mort sous le régime de la refondation, vous en avez certainement entendu parler. Les assassinats des journalistes Guy André Kieffer, Jean-Hellen en plein Plateau, les nombreuses tueries de la crise post-électorale, l’assassinat de Yves Lamblin et les disparus du Novotel, qu’en dites-vous ? La liste est très longue, trop longue même.
Ce que vous devez savoir, c’est que le Président Alassane Ouattara a choisi l’option de la négociation afin de ne pas verser le sang des enfants de ce pays ; et c’est cela qui vous empêche de dormir. Mais sachez qu’en agissant ainsi, le Président Alassane Ouattara a fait sienne la philosophie du Président Félix Houphouët-Boigny qui fait du dialogue l’arme des forts.
C’est le même sage de Yamoussoukro qui déclarait préférer l’injustice au désordre. Pourquoi vous offusquez-vous du fait que le chef de l’Etat, s’inspirant de cette ligne politique, ait choisi finalement la voie de la négociation pour solder le contentieux avec les mutins? Etes-vous scandalisé tout simplement parce qu’il n’a pas choisi de verser le sang des Ivoiriens comme le fit quelqu’un d’autre en 2002 ?
Tenter de mettre en rapport ce fait avec la grève des fonctionnaires, c’est faire un amalgame que nous dénonçons. Car la stabilité et la sécurité des citoyens d’un pays ne peuvent être mises en balance avec des problèmes sociaux ordinaires. Je suis persuadé et même convaincu que malgré votre prétendu courage, au moment où les mutins tiraient, vous étiez quelque part en train d’attendre que le problème soit résolu. Aujourd’hui où le chef de l’état a trouvé une résolution de cette crise, M. Amoa Urbain peut sortir de sa cachette pour s’arroger le droit d’écrire des insanités sur sa personne.
Le bonheur aux Ivoiriens
Non, M. Amoa Urbain, cher grand frère, le Président Alassane Ouattara est venu au pouvoir pour apporter le bonheur aux Ivoiriens, améliorer leur cadre de vie, offrir du travail aux jeunes, renforcer le pouvoir et l’autorité des rois et chefs traditionnels dont vous vous réclamez, construire des universités et des écoles pour nos enfants, construire des hôpitaux et offrir la chance à tous les enfants de ce pays de se soigner grâce à la CMU, construire des routes et des ponts pour rapprocher les populations, promouvoir l’émancipation des femmes, refaire de notre pays un pays fréquentable, en faire une destination privilégiée pour les investisseurs, faire en sorte que nos paysans jouissent du fruit de leur labeur, améliorer les conditions de vie des travailleurs, etc.
Et c’est pour toutes ces raisons qu’il a le soutien sans faille de son aîné le Président Henri Konan Bédié. Et nous estimons que c’est sur le terrain des réalisations que vous devriez juger le Président Alassane Ouattara.
Le Ministre Kobenan Kouassi Adjoumani,
Porte-parole du Rhdp (depuis le Maroc)
Sam l’Africain: « Si je suis Libanais, c’est que Ouattara est Burkinabé »
Sam Jichi dit Sam l’Africain déféré actuellement au parquet devant un juge d’instruction après son audition ce jour à la Brigade de recherche de la gendarmerie.
Le président de la Nacip était entendu pour avoir dit ceci: « Si je suis Libanais, c’est que Ouattara est Burkinabé ».
Se disant traité de simple Libanais par certains, il avait lancé lors de son meeting à Yopougon : « Si je suis Libanais, c’est que Ouattara est Burkinabé… ». Cet ancien membre de la LMP avait rajouté que son épouse est ivoirienne d’origine, ce qui n’est pas le cas de l’épouse du président ivoirien. En fait, Dominique Ouattara est née en Constantine, en Algérie, d’un père catholique et d’une mère juive et elle est de nationalité française.
Pour Sam l’Africain, si la Côte d’Ivoire venait à prendre feu, le président Ouattara et son épouse ne tarderaient pas à trouver refuge ailleurs pendant que lui Sam, son épouse et les ivoiriens périraient ensemble. L’ancien témoin de la CPI dans le procès de Laurent Gbagbo et Blé Goudé avait aussi pointé de façon insistante les détournements de deniers publics par des proches de l’actuel président. Selon lui, l’entourage du président Ouattara s’enrichit alors que le peuple ivoirien souffre.
Il semble que cet exercice d’orateur n’ait pas été du goût en haut lieu. Ce petit discours vaut donc à Sam Jichi dit Sam l’Africain un petit passage devant la brigade de recherche de la gendarmerie nationale de Côte d’Ivoire ce vendredi.
Avec Afrique7sur