L’état-major de l’armée malgache s’est réuni d’urgence à Madagascar, après qu’un groupe d’officiers supérieurs a affirmé, mercredi 17 novembre, s’être emparé du pouvoir dans la ‘Grande Ile’. Les putschistes, une vingtaine de militaires haut-gradés mais sans affectation, ont indiqué au cours d’une conférence de presse avoir formé un ‘conseil militaire pour le salut du peuple’ chargé de gérer le pays. ‘A partir de maintenant, toutes les institutions existantes sont suspendues’, a affirmé le général Noël Rakotonandrasana, faisant partie du groupe dissident.Lire la suite l’article
Après ces annonces, des heurts sporadiques ont opposé des gendarmes et quelques centaines de manifestants hostiles au gouvernement, à proximité du camp militaire où s’est tenue la conférence de presse, près de l’aéroport d’Antananarivo, la capitale de Madagascar. Une trentaine de gendarmes arrivés à bord d’un camion sont intervenus pour faire lever les barrages de fortune, érigés pour empêcher toute intervention de l’armée contre les militaires putschistes. Après avoir tenté de négocier, les gendarmes ont tiré des gaz lacrymogènes et ont commencé à démanteler les barricades faites de pierres, détritus ou pneus enflammés. La situation s’est ensuite calmée en fin d’après-midi.
‘NOTRE SOUCI EST LA BONNE TENUE DU RÉFÉRENDUM’
‘S’il s’agit d’une mutinerie, nous devons intervenir. On ne peut pas négocier avec des mutins’, avait plus tôt expliqué un général de la police malgache, au sortir d’une réunion avec l’état-major en poste. ‘Tout va bien, […] tout est sous contrôle’ avait de son côté tenu à rassurer un conseiller du président en place, Andry Rajoelina. ‘Il ne faut jamais sous-estimer personne, mais notre souci est la bonne tenue du référendum’ a également déclaré le premier ministre Camille Vital.
Ces événements interviennent en effet le jour où les Malgaches doivent se prononcer par référendum sur un projet de Constitution. Depuis ce matin, à Antananarivo, les électeurs se sont rassemblés dans le calme et en nombre devant les bureaux de vote aménagés dans les écoles et autres bâtiments publics. Les annonces des militaires dissidents, et les heurts qui ont opposé gendarmes et manifestants, sont restées sans effet à l’intérieur d’Antananarivo : aucune manifestation, ni déploiement militaire, n’ont été constatés dans l’après-midi.