(Reuters) – Cinquante-et-un migrants ont été blessés, dont un sérieusement, lors d’affrontements entre groupes africains rivaux dans la nuit du mardi à Calais, où leur nombre ne cesse de grossir, a annoncé mardi la préfecture du Pas-de-Calais.
Des groupes de migrants, principalement des Soudanais et des Erythréens en attente d’un départ vers le Royaume-Uni, s’affrontent depuis plusieurs jours dans la zone portuaire de Calais dans ce qui s’apparente à une « guerre de territoires ».
Lundi, une première bagarre a éclaté en début de soirée, au moment de la distribution des repas. Les policiers ont dû intervenir dans la nuit pour mettre fin à de nouveaux affrontements et séparer les groupes qui se battaient.
« Cinquante-et-une personnes ont été blessées, dont une gravement », précise la préfecture, qui note que les policiers « ont dû à la fois séparer les migrants et faciliter les interventions du SAMU et des sapeurs-pompiers mobilisés ».
Le préfet du Pas-de-Calais a obtenu le renfort permanent de 40 CRS sur la zone portuaire pour contrôler la situation.
Le nombre de migrants actuellement à Calais a été estimé lundi par le préfet à « environ 1200-1300 », en hausse sensible malgré les opérations de destruction des campements sauvages qui se déroulent dans la zone à intervalles réguliers.
Depuis le début du mois de juillet, les bénévoles d’associations humanitaires disent observer un accroissement important du nombre de migrants dans la ville.
Ces derniers sont désormais prêts à tout pour traverser la Manche, certains prenant d’assaut les camions en plein jour.
Selon Christian Salomé, président de l’association « l’auberge des migrants » qui organise plusieurs fois par semaine des distributions de repas, presque tous viennent d’Afrique.
« Soudan, Ethiopie, Érythrée, Mali, République centrafricaine, les Africains sont maintenant largement majoritaires, il y a quelques mois Afghans et Irakiens l’étaient », a-t-il souligné.
« Depuis quelque temps, on voit qu’ils osent beaucoup plus et qu’il prennent tous les risques. Avant, ils dormaient le jour et tentaient discrètement de se glisser dans des camions la nuit. Maintenant, ils peuvent prendre des camions d’assaut en plein jour », a ajouté Christian Salomé qui date ce changement de comportement des dernières évacuations de camps début juillet.
Les responsables du port de Calais, qui est géré par la chambre de commerce et d’industrie (CCI), ont mis en garde contre des pertes économiques liées à la présence de migrants.
(Yves Clarisse)