THEOPHILE KOUAMOUO, Journaliste, auteur, patron de presse, accusé d’avoir divulgué sur la toile les écoutes téléphoniques subversives entre Guillaume Soro, président de l’Assemblée Nationale de Côte d’Ivoire et M. Djibril Bassolé ancien ministre des affaires étrangères du Burkina Faso et surtout proche du dictateur déchu Blaise Compaoré dit dans cet entretien, sa part de vérité.
Magic System – grands Prix Sacem 2015 des musiques du monde
Magic System – grands Prix Sacem 2015 des musiques du monde
Le groupe Magic System a reçu hier (Lundi 30 Novembre) une distinction de la part de la SACEM aux Folies Bergères à Paris (France).
La formation Ivoirienne a remporté le Grand Prix des musiques du monde de l’année 2015.
Un prix qui lui a été remis par le célèbre présentateur Radio – Télé Claudy Siar.
Au cours de cette cérémonie et alors que son groupe venait d’être primé dans la catégorie musiques du monde, le leader de Magic System, A’salfo, a eu des mots extrêmement forts pour les victimes des tragiques attentats du 13 novembre à Paris.
« C’est par la culture que nous arriverons à vaincre ».
Ému aux larmes et contrastant avec une performance comme toujours endiablée, le chanteur ivoirien a notamment regretté qu’autant de gens aient pu perdre la vie pour leur seul goût de la
musique, « parce qu’ils voulaient aller à un concert, parce qu’ils voulaient exprimer leur liberté. »
« C’est vrai, les gens ont des fusils, les gens ont des kalashnikov, les gens ont des bombes, mais nous artistes nous n’avons que notre talent notre plume nos voix pour mener ce combat », a-t-il ajouté sous les applaudissements d’une assistance également très touchée par un discours vibrant.
« Et dire à tous ceux qui sont tombés sous ces balles que nous allons continuer ce combat. »
Les grands prix SACEM sont des récompenses musicales décernées annuellement à des professionnels du monde de la musique par la Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique (SACEM). Ils donnent lieu à une cérémonie annuelle de remise des prix.
Véritable Ambassadeur de la culture Ivoirienne, le groupe Magic System continue sa longue marche vers les sommets, avec 16 disques d’or et trois de platine.
Grands Prix Sacem – 30 novembre 2015 aux Folies Bergère
Soro le FAUX BRAVE – Le billet d’Alain Toussaint
FAUX BRAVE. Il est à Paris, il se cache depuis son escapade « officielle » dans la Perfide Albion. Même ses griots 2.0 – exaltés et si prompts à saturer les réseaux sociaux d’instantanés et de posts à la gloire de l’auguste touriste -, observent un subit silence de cathédrale. Peut-être attendent-ils que leur Conquérant aux abois, qui tente de croiser Bravetchê (son patron) pour une photo destinée à démentir tant de rumeurs, soit en sûreté loin de la Seine pour faire (encore) du bruitage. Pourtant, la « petite juge » parisienne aurait été réellement ravie d’entendre ce grand « homme de mission », toujours enivré par une fausse immunité. Une affaire d’intérêt commun. La peur a vraiment changé de camp.
Burkina Faso: Roch Kaboré élu au premier tour
Avec 53,49% du suffrage exprimé, Roch Kaboré est élu dès le 1er tour de la présidentielle du 29 novembre, au Burkina Faso, selon les données de la Commission Electorale Indépendate (CENI) du pays.
Les Burkinabè ont voté pour la première présidentielle sans Blaise Compaoré depuis 30 ans.
Roch Kaboré sera aussi le premier président burkinabè à accèder au pouvoir par des élections.
Michel Gbagbo parle de son père Laurent Gbagbo
Michel Gbagbo parle de son père : Laurent Gbagbo, l’histoire d’une quête de souveraineté
Comment ne dire que quelques mots au sujet de Laurent Gbagbo ? Peut-on décrire un homme qui a parcouru plusieurs vies ? Le temps est bref. Fouiller ma mémoire blesse un cœur déjà fragile. Raconter une anecdote ne suffit pas. Alors je me propose de dérouler le fil analytique de l’histoire d’une quête de souveraineté.
Laurent Gbagbo est d’abord un historien comme en témoignent ses premiers écrits. Il publie aux Editions CLE du Cameroun en 1978 un essai intitulé « Réflexions sur la conférence de Brazzaville »1. Sa Thèse soutenue le 22 juin 1979 à l’université Paris VII-Jussieu s’intitule : « Les ressorts socio-économiques de la politique ivoirienne (1940-1960) »2. Sa pièce de théâtre écrite en prison et publiée également en 1979 aux Editions CEDA est une œuvre épique retraçant l’épopée de Soundjata : « Soundjata, Lion du manding »3. Toutes ces publications inscrivent leur auteur dans la posture de celui qui décrypte l’histoire de l’Afrique noire. Ce militant engagé à gauche pose peu ou prou le problème de la colonisation. Il soulève la question du néo-colonialisme. Il revendique la souveraineté. Ce latiniste a pu dire : « j’ai abandonné mes études de latin et de grec car je voulais apprendre l’histoire pour faire de la politique et libérer mon pays ».
Laurent Gbagbo est également un historiste. C’est-à-dire un camusien. Il se sait esclave de l’Histoire mais face à la dictature d’abord, à l’impérialisme ensuite, affirme une nouvelle moralité : celle de l’homme politique libre. En voyage à Paris en l’an 2000 il déclare à RFI : « J’ai été élu pour servir les intérêts des Ivoiriens, pas pour servir un autre pays ». Cette incivilité se traduit par un nouveau modèle économique à partir de budgets fondés sur les ressources propres. Et il ouvre l’économie à la compétition internationale. Homme libre il n’hésite pas aussi à pourfendre. « A quoi servent tous ces intellectuels, dit-il en privé, qui glorifient leurs ancêtres, parlent de pauvreté et d’excision ou d’exode rural en faisant semblant d’oublier le fond du problème : quelques grosses fortunes européennes et africaines se sont arrogées toutes les richesses du continent africain ?»
Historien, historiste, Laurent Gbagbo se vêt également du manteau de celui que Jean-Paul Sartre nomme un historiciste refusant toute collaboration avec quiconque (individu ou régime) restreignant la liberté. Le principe de l’autodétermination lui reste toujours présent à l’esprit. Le prisonnier et le mort ne peuvent parler. Mais celui qui accepte de dire que le ciel est vert quand il est bleu avait le pouvoir de ne pas mentir. Et Laurent Gbagbo veut toujours partager son « vrai », même de la Haye d’où il publie en 2014 : « Pour la vérité et la justice4 ». A l’attention de son fils Michel il rappelait en 1987 à Paris ce proverbe latin de Caius Titus : « Les paroles s’envolent, les écrits restent ». Verba volant, scripta manent.
Historien, historiste et historiciste, homme de culture et d’action, Laurent Gbagbo est finalement un nietzschéen. Ou plus exactement un nihiliste positif. Il regarde avec horreur le monde. Il voit avant tous venir le chaos. Mais dans le tumulte possède la faculté rare de garder foi en l’avenir. Plutôt que de fuir et face à la bêtise de ses bourreaux, il possède une arme : l’ironie. « Aidons-les à enlever la honte de leurs yeux » confie-t-il à ses visiteurs de Scheveningen.
Cette ironie est un diadème spirituel de l’Histoire. Laurent Gbagbo fut tellement convoqué dans les discours des candidats aux élections présidentielles de 2015 en Côte d’Ivoire qu’il apparait comme en étant le principal vainqueur. En partageant la même mémoire, quelle que soit leur chapelle, les politiques ivoiriens ressemblent à ces personnages d’ombres Pi ying du théâtre chinois : ils jouent une satire politique à sa gloire. C’est là l’ironie de son nihilisme qui le fait combatif toujours.
L’impunité de Soro Guillaume interroge la communauté internationale depuis 2002. La déportation de Laurent Gbagbo pose problème à l’Afrique depuis 2011. La candidature « dérivée » d’Alassane Ouattara en 2015 ressemble à de la débrouillardise juridique. C’est bien que Laurent Gbagbo – le père du multipartisme en Côte d’Ivoire – aura posé les bonnes questions. Quelles sont les valeurs qui régissent le monde ? Quelle est celle dévolue à la vie humaine ? Quels sont les principes de gouvernance d’un Etat moderne ? Quels sont les attributs de la souveraineté ? Comment remédier aux injustices ? Etc. Il mérite pour cela d’avoir sa place, à la suite d’Houphouët Boigny, dans l’histoire de la Côte d’Ivoire. Il mérite d’avoir sa place dans l’Histoire.
Michel Gbagbo
Hommage à l’occasion de l’anniversaire de la déportation de Laurent Gbagbo
Samedi 28 novembre 2015
(1) Laurent Gbagbo (1978) : Réflexions sur la Conférence de Brazzaville, Yaoundé, Editions CLE, 79 p.
(2) Laurent Gbagbo (1979) : Les ressorts socio-économiques de la politique ivoirienne (1940-1960), Thèse de Doctorat de 3ième Cycle, Paris, Université Paris VII-Jussieu, 1032 p.
(3) Laurent Gbagbo (1979) : Soundjata: le lion du Manding, Abidjan, Editions CEDA, 95 p.
(4) Laurent Gbagbo et François Mattei (2014) : Pour la vérité et la justice, Paris, Editions du Moment, 320 p.
Roch Kaboré en tête des élections au Burkina Faso
Avec plus de 2/3 des bulletins dépouillés, le candidat Roch Kaboré en tête avec 54% et pourrait élu dès le 1er tour si la tendance continue en sa faveur.
Les Burkinabè ont voté pour la première présidentielle sans Blaise Compaoré depuis 30 ans.
Le vainqueur de cette élection sera aussi le premier président burkinabè à accèder au pouvoir par des élections.