Lettre ouverte au Premier Ministre Guillaume Soro
Sécurité à Abidjan rêve ou réalité quand nos gardiens sont nos destructeurs.
Mr le Premier Ministre je tiens à vous remercier pour tout ce que vous faites pour la population ivoirienne. Par la libération de Yopougon, toute la Côte d’Ivoire vient d’être libérée. Finit donc la torture que Gbagbo nous a fait subir avec ses assassinats ciblés, ses éclats d’obus et ses bombes sans pitiés qui ont décimé nombre d’ivoiriennes et d’ivoiriens.
Aujourd’hui certes toute cette méchanceté de Gbagbo est derrière nous. Mais nous faisons face à un autre problème et non des moindres. Des éléments des FRCI en armes viennent piller nos domiciles et braquer nos voitures. Les personnes que nous avons applaudîtes pour notre sécurité sont nos assassins aujourd’hui. Ceux dont je parle ne sont pas des prisonniers évadés. Ce sont bel et bien des éléments des FRCI car nous voyons des pick-up chargés d’appareils ménagers et de bureaux dans des zones sous leur contrôle. A la dernière station à droite à la sortie d’Abidjan le mercredi 4 Avril à 15H 20 des pick-up chargés à bloc de biens de personnes étaient alignés. On aurait dit que des fonctionnaires rejoignent leur lieu d’affection. Dieu seul sait combien sont les personnes qui sont financièrement à plat, avec leur emploi menacé car cela fait bientôt au moins 4 mois que certains sont sans salaire.
Si on doit venir nous déposséder de tout ce qui nous reste, Monsieur le PM la réconciliation ne sera pas facile car il est clair que ce sont des petits Dioula (ils parlent le Dioula) des RFCI venus de l’intérieur (Bouaké, man, Séguéla, Odienné…) et d’Abobo qui sont entrain de nous arracher tout goût à la vie. Même si c’est par conviction que je soutiens ADO, ce n’est pas maintenant que Gbagbo est tombé que je vais souffrir d’avantage. Si pour ADO on doit être réduit au néant, je ne sais ce qu’il faut faire. Cette victoire que nous gardons modeste pour des raisons de réconciliation est entrain de devenir un fardeau pour nous.
J ai été surpris de constater que à la sortie d’Abidjan à environ 200 m à gauche après le corridor de GESCO les hommes de Koné Zakaria détiennent encore en dépits de vos communiqués à déposer les voitures, au moins 17 voitures de particuliers. Ces véhicules sont dissimulés dans le quartier où sont regroupés les éléments de Koné Zakaria. Ce qui est intriguant c’est que ce sont des biens de la sueur d’autrui qui sont emporté vers le nord avec une facilité aussi déconcertante. Car ces biens passent par le corridor de GESCO qui est tenu par les FRCI. Pire encore c’est qu’ils ont un étage inachevé juste à côte d’eux où ils cachent des ordinateurs et appareil électroménagers. M. le PM pour l’amour du ciel envoyez une mission de vérification.
C’est remarquable de parler de sécurité, mais regardez dans vos rangs, car c’est là que se trouve le gros du travail.
Savez-vous que des voitures dont les plaques ont été enlevées garent dans certaines cours à Koko, Odiennekourani et à Dar Es Salem au niveau de la commune de Bouaké ? Ces voitures ont traversées plusieurs corridors sous le contrôle des FRCI.
Savez-vous que certains FRCI s’associent depuis Abobo pour évacuer leur butin vers Bouaké par des camions remorques ? Ils procèdent comme les femmes du vivrier où chacune fait un marquage de son colis.
Les miliciens pro-Gbagbo ont pillé, les FRCI continuent de piller, le dénominateur commun c’est que des citoyens ivoiriens sans histoires ont été ruiné.
Il serait souhaitable que l’hémorragie s’arrête et les biens qui peuvent être rétrocédés le soient au nom de la réconciliation en a jugé le nombre de personnes sinistrées. Mois personnellement je n’ai plus le sentiment d’être libéré.
K.A.K
By: Kader Azis Koné