Le commandant des Forces françaises en Côte d’Ivoire, le Colonel Michel Billard, a annoncé que l’effectif des troupes passera de 650 à 950 soldats environ d’ici mi-2016. Il a précisé que « ces forces sont là pour s’aguerrir ».
Il a expliqué la différence entre la Force Licorne et les Forces françaises en Côte d’Ivoire, en janvier 2015 : « avant, la Force Licorne était une Opération extérieure (Opex), dans le cadre des problèmes qu’on va baptiser « électoraux » en Côte d’Ivoire, avec les crises de 2004 ou 2010, avec un mandat de l’Organisation des Nations unies (Onu). Maintenant, la France a estimé que la situation était calme, il vient d’y avoir une élection qui ferait pâlir bon nombre de pays occidentaux vu le calme, la sérénité et les résultats ».
Ajoutant : « nous sommes donc une force de présence, avec une mission qui n’est plus liée à la Côte d’Ivoire et à la protection des institutions et du système démocratique. Nous avons des forces qui sont là pour s’aguerrir et être capables d’intervenir pour la France ou des alliances, comme l’Union Africaine ou la Cédéao) ».
Le colonel Michel Billard a fait l’élargissement du périmètre d’action et d’un changement de structure. « Par exemple, en opération extérieure, on dépense puis on se justifie après auprès du ministère des Finances. Maintenant, c’est l’inverse, on demande le budget, puis on le justifie. On n’a pas de réactivité identique », a-t-il expliqué. La France pourrait cependant augmenter le niveau de prudence en fonction du risque.
Le patron des Forces françaises en Côte d’Ivoire s’est aussi exprimé sur la politique française de défense en Afrique, en rappelant la ligne définie par le président de la République française, François Hollande : « intervenir le moins que possible. On n’intervient que lorsqu’un pays ne sait pas comment répondre à une menace immédiate, comme par exemple au Mali lorsque des colonnes djihadistes se dirigeaient vers Bamako. On bloque la situation, et dès que des forces africaines sont prêtes à intervenir on les laisse faire ».
Il a précisé que chaque fois la France intervient sur la demande des institutions sous-régionales, de l’Union Africaine, de l’ONU ou d’un pays avec lequel elle a un contrat bilatéral de coopération. « Pour nous, militaires, la Françafrique, c’est fini », a-t-il dit, avant de faire allusion à l’échange de pédagogie entre les soldats français et les soldats ivoiriens.
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