Le 22è rapport de l’Observatoire des pratiques anormales (OPA) sur les corridors de l’Afrique de l’Ouest indique que les barrages non autorisés sont de retour sur certains axes, donnant de mauvais points à la Côte d’Ivoire en matière de fluidité routière. « En plus des neuf localités autorisées sur le corridor Nord-Sud, les forces de l’ordre sont malheureusement de retour à Katiola, Gesco, Kanawolo qui ne sont pas autorisées », souligne le rapport établi après une enquête durant le dernier trimestre de l’année 2012 et présenté récemment à Lomé (Togo). La Côte d’Ivoire a aussi mauvaise réputation dans les prélèvements illicites. Les perceptions illicites à la frontière sur le corridor Bamako-Abidjan étant de plus de 21 600 FCfa et la frontière ivoirienne de Pogosur le corridor Abidjan-Bamako devient la frontière la plus tracassière avec 20 000 FCfa comme prélèvements illicites par voyage.
Archives pour juin 2013
Comment promouvoir un développement endogène par la démocratie en Côte d’Ivoire?
Faire de la Côte d’Ivoire un pays émergent est le projet national proposé par le nouveau régime démocratique au peuple ivoirien. La démocratie électorale-représentative étant conquise, il faut rassembler le peuple ivoirien artificiellement divisé, sur un projet intégrateur qui permette de reconstruire son unité. Il faut plus exactement pouvoir donner du contenu à la démocratie en mettant en œuvre un type de développement intégrateur. Est-il donc juste de réduire le projet ivoirien d’émergence économique à un projet d’accumulation du capital conditionné par les intérêts des systèmes internationaux de production et de communication ? Est-il pertinent de le considérer comme un camouflage du pouvoir ? Il semble raisonnable de considérer que le projet gouvernemental de faire de la Côte d’Ivoire un pays émergent est le projet politique symbolique de la démocratie ivoirienne. Le projet de société émergente comporte en effet l’idée que l’économie de marché se transforme en développement pour produire un type de société permettant l’élévation multisectorielle du niveau de vie de la population. Dans ce concept l’économie de marché est utilisée dans le cadre de la démocratie pour construire une société intégrée. Ce projet est donc loin de signifier que la démocratie en Côte d’Ivoire est l’accompagnement politique d’un développement économique assujetti aux intérêts des multinationales. Il fait plutôt du développement économique le moyen de l’intégration socio-économique et politique de la population. Formuler le vœu de transformer la Côte d’Ivoire en pays émergent, dans le cadre de la démocratie électorale-représentative, c’est vouloir émanciper économiquement le pays au moyen d’une synergie entre démocratie et développement. Cette synergie est la condition du développement endogène dont le concept renvoie à une relation symbiotique entre démocratie et développement. En inscrivant le projet d’émergence économique dans cette relation, on se défie donc autant du libéralisme économique débridé que du contrôle politique de l’économie par un volontarisme d’Etat de type capitaliste ou socialiste. Il s’agit en effet de substituer au développement exogène aléatoire qui conduit nécessairement aux fractures sociales et à la désintégration, « un développement auto-entretenu » selon l’expression d’Alain Touraine. Ce développement conduit à une émancipation multisectorielle de la société grâce à une gestion démocratique des tensions entre investissement et répartition des fruits de la croissance, qui est motivée par « la représentation des intérêts sociaux et par le souci de la société nationale » . Du passé de la Côte d’Ivoire et de l’Afrique en général, on retire en effet la leçon que le développement est impossible sans la démocratie. On retire aussi la leçon que, dans un régime démocratique, le développement ne saurait non plus se réduire à l’investissement et à l’accumulation du capital au détriment de la redistribution. Sous cet éclairage du passé, la gageure que le gouvernement ivoirien doit pouvoir relever, en mettant en œuvre le projet d’émergence économique, est donc de transformer l’économie de marché en développement en répondant aux trois conditions principales d’une modernisation endogène. Il faut donc pouvoir transformer la Côte d’Ivoire en un pays émergent en faisant des investissements pertinents et abondants ; en diffusant les produits de la croissance dans toute la société ; en régulant politiquement et administrativement les changements économiques et sociaux au niveau de l’ensemble national. Dans le cadre de la société démocratique, une politique d’émergence économique en appelle alors nécessairement à la mise en œuvre des trois dimensions de la démocratie. La synergie du développement et de la démocratie dont procède la modernisation endogène se décline sous la forme de la construction active de citoyenneté, de la représentation des intérêts des acteurs sociaux et de la concrétisation des droits et libertés fondamentales. La modernisation économique de type démocratique n’est guère conditionnée par le projet d’accumulation et d’enrichissement d’un Etat indifférent aux besoins sociaux. Elle est régie par l’impératif de donner corps à la citoyenneté. Elle est entreprise par un Etat ayant pour objectif principal de renforcer la société nationale à la fois par la modernisation économique et par l’intégration sociale. Elle est déterminée par le principe de la représentation des intérêts qui se concrétise à travers la redistribution des produits de la croissance, moteur de l’intégration sociale. L’investissement démocratique ne conduit pas à l’industrialisation en vue de favoriser l’accumulation du capital au profit d’intérêts sectoriels. L’investissement et l’industrialisation démocratiques sont destinés à « briser les mécanismes de reproduction sociale au profit des libertés » et à substituer l’égalité aux hiérarchies traditionnelles. Il s’agit donc finalement en Côte d’ivoire de réussir à instaurer cette synergie vivante entre la démocratie et du développement pour que l’émergence économique ivoirienne se concrétise. Pour ce faire, il faut promouvoir des entrepreneurs ivoiriens et des forces de redistribution pour compléter l’efficience d’un Etat. Et il faut, par delà les principes universalistes de la démocratie, enraciner le projet de société émergente dans l’esprit des cultures. Car le développement endogène étant toujours synergie entre les principes culturels universalistes et le développement, cela suppose que ce dernier soit aussi réapproprié par un peuple qui l’enracine dans ses propres universaux culturels. En Côte d’Ivoire le projet de société émergente ne saurait être inspiré par les modèles stéréotypés que constituent le Brésil, l’Inde et l’Afrique du Sud, sociétés inégalitaires caractérisées par le clivage socio-économique. Il invite plutôt à inventer une société intégrée originale dont le développement s’enracine à la fois dans les principes universels de la démocratie et dans le génie culturel des peuples ivoiriens.
Dr Alexis Dieth. Vienne. Autriche
Africatime
Italie: Silvio Berlusconi face au verdict du scandale sexuel Rubygate
Rome – L’ex-chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi, amateur déclaré de belles et jeunes femmes, connaîtra lundi le verdict du Rubygate, premier procès à caractère sexuel à son encontre, après de multiples procédures pour fraude fiscale et autres délits financiers.
Entamé au printemps 2011, ce procès tourne autour des soirées animées organisées début 2010 dans la luxueuse villa de Silvio Berlusconi à Arcore, aux environs de Milan : les fameuses soirées « bunga-bunga », auxquelles a participé, parmi d’autres jeunes femmes, la jeune Marocaine Karima El Mahroug, alias « Ruby la voleuse de coeurs », mineure à l’époque.
Agé de 76 ans, le Cavaliere est poursuivi pour abus de pouvoir et prostitution de mineure.
La procureure Ilda Boccassini a demandé une « peine de base de cinq ans » pour le premier chef d’accusation -M. Berlusconi, alors Premier ministre, aurait utilisé sa position pour faire libérer la jeune Ruby interpellée à Milan pour un larcin-, « aggravée d’un an » pour avoir rémunéré les prestations sexuelles de cette mineure, un délit en Italie.
Mme Boccassini avait assorti son réquisitoire d’une sévère requête d' »interdiction à vie d’exercer toute fonction publique » à l’encontre de l’ex-président du Conseil, sénateur depuis les élections de février.
Au cours d’un réquisitoire de plus de cinq heures, Mme Boccassini, 63 ans, surnommée +Ilda la rouge+ pour la couleur de ses cheveux mais aussi pour son inflexibilité et sa ténacité, avait dénoncé un « système de prostitution mis en place pour la satisfaction sexuelle personnelle de l’accusé Silvio Berlusconi ».
Pour sa part, la défense du Cavaliere a demandé son acquittement pur et simple.
« Silvio Berlusconi doit être acquitté car il n’a commis aucun délit », avait affirmé son avocat Niccolo Ghedini, dénonçant « les préjugés » des juges et du parquet à l’encontre de son célèbre client.
Vatican: Cent jours de pontificat de François, une petite révolution dans les gestes
Cite du vatican – En cent jours de pontificat, François, le premier pape venu d’Amérique, a acquis une popularité inédite, imprimant une révolution dans les gestes et les symboles, sans dévier de la ligne rigoureuse de ses prédécesseurs sur les moeurs et la doctrine.
Jorge Bergoglio, ancien cardinal de Buenos Aires, et premier pape à s’appeler François — du nom de François d’Assise — a marqué dès son entrée en fonction par sa simplicité, l’attention portée à la pauvreté.
Avec quelques phrases humbles, celui qui se désigne plus volontiers comme « évêque de Rome », a acquis une popularité qui va bien au delà des milieux chrétiens. Il hérite d’une Eglise en crise, marquée par le scandale de la pédophilie, la corruption et les fuites de l’affaire « Vatileaks » de l’an dernier.
D’entrée, il a imposé un nouveau style par rapport au timide Benoît XVI, dont le message exigeant et le style professoral ne passaient pas bien. Au contraire, François se mêle à la foule, embrasse, bénit, reçoit des présents, parle, plaisante, prie avec les gens qui affluent.
« François a cette capacité extraordinaire de donner le sentiment à chacun de se sentir regardé, considéré individuellement », note le vaticaniste de l’Espresso, Sandro Magister.
Sous le regard de son prédécesseur, qui a démissionné le 28 février et s’est retiré dans un ancien monastère sur la colline du Vatican, -une cohabitation totalement inédite-, François a été élu par les cardinaux pour relancer l’élan missionnaire de l’Eglise et réformer son gouvernement, la Curie.
A 76 ans, il a refusé de s’installer dans l’appartement pontifical, choisissant de rester dans la résidence Sainte-Marthe au milieu des hôtes de passage et de prélats qui y résident. Il a expliqué qu’il ne supportait pas d’être coupé du monde, avait besoin de contacts.
Le cardinal argentin ne connaissait presque personne à la Curie. Ne s’est-il pas isolé? Sandro Magister ne le croit pas: « C’est un pape qui a voulu être indépendant d’une certaine Curie, ne pas être prisonnier de sa bureaucratie, mais il s’est construit un vaste réseau avec ses contacts personnels ».
« La Curie n’est pas un bloc compact, et beaucoup sont heureux qu’il y ait de nouveau un pape prêt à s’occuper d’elle, de la estructurer », affirme le vaticaniste du Fatto Quotidiano, Marco Politi.
Darfour: le chef de la Minuad veut un mandat clair et des moyens
El Fasher (Soudan) – La mission de l’ONU et de l’Union africaine au Darfour (Minuad) ne pourra pas contrer les rebelles qui refusent les accords de paix sans « mandat clair », estime son nouveau chef Mohamed Ibn Chambas, déplorant le manque de moyens mis à sa disposition.
La Minuad est, avec près de 20.000 hommes, l’une des missions de maintien de la paix les mieux dotées au monde, mais elle a récemment vu ses moyens fondre et a été accusée de ne pas être suffisamment offensive, manquant ainsi à sa mission de protection des civils.
Créée en 2007 sur la base du chapitre VII de la charte de l’ONU qui autorise l’usage de la force armée, elle n’en a cependant pas les moyens selon M. Ibn Chambas car il « n’y a pas de consensus sur le fait de mener nos opérations de cette manière ».
« Selon le chapitre VII, vous devez avoir des forces prêtes à combattre, avec le soutien d’hélicoptères », détaille le chef de mission, dans son bureau du siège de la Minuad.
Pour ce Ghanéen nommé chef de la Minuad début avril, un « mandat clair » serait aussi nécessaire pour contrer le Mouvement pour la justice et l’égalité (JEM) et l’Armée de libération du Soudan (ALS), deux mouvements rebelles qui ont rejeté l’accord de paix négocié en 2011 à Doha (Qatar) et appuyé par la communauté internationale.
Les deux factions, mais aussi de nombreuses personnalités à l’instar d’Eltigani Seisi, un des principaux leaders au Darfour, dénoncent l’incapacité de la Minuad à protéger la population.
Les violences au Darfour ont poussé 300.000 personnes à fuir la région cette année, s’ajoutant aux 1,4 millions de déplacés que compte déjà la région. Au cours de l’année écoulée, le nombre de déplacés a été plus important que lors des deux années précédentes réunies.
En 2003, des tribus locales au Darfour se sont soulevées contre Khartoum pour dénoncer la domination économique et politique des élites arabes, déclenchant un conflit long et dévastateur qui a fait au moins 300.000 morts selon l’ONU.
Egypte: les islamistes dans la rue pour soutenir Mohamed Morsi
Le Caire- Des dizaines de milliers d’islamistes égyptiens ont manifesté vendredi pour soutenir le président Mohamed Morsi, dans un climat tendu avec l’opposition qui appelle de son côté à une mobilisation massive à la fin du mois pour réclamer le départ du chef de l’Etat.
Les manifestants portant des drapeaux égyptiens et des portraits du chef de l’Etat se sont rassemblés devant une mosquée de Nasr City, un faubourg du Caire, en scandant « Oui à la stabilité, oui à la légitimité » ou « Morsi est le président de tous les Egyptiens ».
Les opposants « ne doivent pas croire que nous sommes une minorité. Nous sommes capables de protéger la légitimité et la charia », affirmait Hamida Bakkout, une infirmière de 43 ans brandissant une banderole avec la photo du président.
« Notre message est que nous sommes nombreux avec le président. Nous n’avons rien à faire de la mobilisation de l’opposition », affirmait Omar Mostafa, 18 ans, venu de la région de Beheira, dans le delta du Nil. De nombreux manifestants de province sont venus au Caire grâce à des bus affrétés pour l’occasion, a constaté un journaliste de l’AFP.
Plusieurs journalistes ont quitté la manifestation face à des supporteurs du président qui ont jeté des bouteilles d’eau et endommagé une partie de leur matériel accusant les médias de « tenter de mettre à mal le projet des islamistes », a rapporté à l’AFP Mahmoud Abou Bakr, un reporter de la BBC attaqué par des membres du cortège.
A quelques rues du rassemblement, devant le ministère de la Défense, des centaines de manifestants hostiles au président Morsi se sont réunis pour demander aux militaires de prendre le pouvoir.
A Alexandrie (nord), des partisans et des adversaires de M. Morsi ont échangé des insultes et se sont brièvement bagarrés devant une mosquée de la ville, ont rapporté des médias gouvernementaux.
Une autre figure de l’opposition, l’ancien chef de l’agence atomique de l’ONU Mohammed ElBaradei, a quant à lui pressé les Egyptiens de soutenir la campagne Tamarod afin de dénoncer un « régime en faillite » qui « tue l’esprit de la révolution ».